S. f. pl. (Agriculture) c'est la quantité de blé que l'on accorde dans quelques Provinces aux moissonneurs et aux batteurs en grange pour le prix de leur journée. Cette manière de payer n'a plus lieu aujourd'hui, que quand le fermier manque d'argent, et que les ouvriers veulent être payés sur le champ.
S. m. (Agriculture) graine qui produit le chanvre. On seme ordinairement cette graine dans le courant du mois d'Avril : ceux qui sement les premiers et ceux qui sement les derniers, courent des risques différents. Les premiers ont à craindre les gelées du printemps, qui font tort aux chanvres nouvellement levés ; les derniers ont à craindre les sécheresses, qui empêchent le chenevi de lever.
On doit avoir attention de ne semer le chenevi ni trop clair ni trop dru ; dans le premier cas, le chanvre deviendrait trop gros, l'écorce en serait trop ligneuse, et la filasse trop dure : dans le second cas, il y aurait beaucoup de petits pieds qui seraient étouffés par les autres.
S. f. (Agriculture) machine dont on se sert pour labourer les terres. On conçoit qu'il n'y a guère eu de machine plus ancienne. Celle des Grecs et des Romains était extrêmement simple. Voyez-en la figure dans l'Hésiode de le Clerc. La nôtre est composée de deux roues et de l'essieu, sur lequel est dressé le chevalet ou la sellette, et où sont assemblés le timon, le soc, le coutre, les oreilles, et le manche de la charrue. Il faut conserver le même soc, quand on en est content. Il doit être placé de manière que le laboureur n'en soit point incommodé, et que les sillons soient tracés droits. Il y a un certain angle à donner au coutre, selon lequel il éprouvera de la part du sol la moindre résistance possible : l'expérience le fera connaître. Il faut que le manche ou la queue soit de longueur proportionnée au train et au harnais, et que l'oreille soit disposée de manière à renverser la terre commodément ; que le coutre soit de gros fer, bon, et non cassant, ni trop étroit, ni trop large. Il y a des charrues de plusieurs façons ; il est bon d'en avoir de toutes, et deux au moins de celles dont on fait le plus d'usage. Les charrues sans roues, où le train de derrière est monté sur une perche, ne sont bonnes que pour les terres très-legeres. Celles à bras servent à labourer les petits jardins : ce n'est autre chose que trois morceaux de bois assemblés en carré ; le fer tranchant qui a deux pieds et demi de long sur quatre à cinq pouces de large, se pose de biais et forme le carré : il est posé de biais, afin qu'il morde la terre plus facilement. La charrue s'appelle à bras, parce qu'on ne la fait agir qu'à force de bras. Voyez Plan. d'Agriculture, fig. 1. la charrue à labourer les champs ; a, a, les roues ; b, la flèche ; c, le coutre ; d, le soc ; e, l'oreille ; f, f, le manche ou la queue.
S. f. (Agriculture) c'est ainsi qu'on appelle le premier labour qu'on donne aux terres, ou après la moisson aux environs de la S. Martin, ou après la semaille vers Pâques. Dans le premier cas on se propose d'ouvrir la terre, et de détruire les mauvaises herbes. On dit faire la cassaille. Voyez l'article AGRICULTURE.
S. m. (Agriculture) c'est dans quelques endroits une serpe, dans d'autres un bâton dont le laboureur se sert pour dégager l'oreille de la charrue, de la terre qui s'y attache lorsqu'elle est grasse et humide.