S. m. (Commerce) celui qui habite une colonie, qui y défriche, plante et cultive les terres. Les colons s'appellent encore en France habitants et concessionnaires. Dans les colonies anglaises on leur donne le nom de planteurs, pour les distinguer des avanturiers. Voyez AVANTURIERS et PLANTEURS ; voyez COLONIE. Dict. de Comm.
COLON, (Jurisprudence) du latin colonus, se dit en quelques provinces pour fermier d'un bien de campagne. Colon partiaire, est celui qui au lieu de fermage en argent, rend au propriétaire une certaine partie des fruits en nature. On l'appelle aussi quelquefois métayer ; mais ce nom ne lui convient que quand la convention est de rendre la moitié des fruits. Quelques-uns ne rendent que le tiers franc, plus ou moins ; ce qui dépend de l'usage du lieu et de la convention. (A)
COLON, (Anatomie) le second et le plus ample des gros boyaux, autrement nommé boyau culier. Quelques-uns dérivent ce mot de , retarder, parce que c'est dans ses replis que s'arrêtent les excréments : d'autres le tirent de , creux, à cause de la grande cavité de cet intestin ; et c'est de lui, disent-ils, que la colique a pris son nom.
Quoi qu'il en sait, il commence sous le rein droit, à la fin du coecum, dont il n'est réellement que la continuation : il monte devant ce même rein, auquel il s'attache, passe sous la vésicule du fiel, qui lui communique là une teinture jaune, et il continue sa route devant la première courbure du duodenum, laquelle il cache en partie, et y est adhérent. Ainsi il y a dans cet endroit une connexion très-digne d'attention, entre le colon, le duodenum, le rein droit, et la vésicule du fiel.
De-là l'arc du colon se porte devant la grande convexité de l'estomac, quelquefois plus bas, après quoi il se tourne en arrière sous la rate, dans l'hypochondre gauche, et descend devant le rein gauche, auquel il est plus ou moins attaché, et sous lequel il s'incline ensuite vers les vertèbres, en se terminant au rectum par un double contour, ou deux circonvolutions à contre-sens, qui représentent en quelque façon une S romaine renversée.
Ces derniers contours du colon sont quelquefois multipliés, et s'avancent même dans le côté droit du bassin : il règne le long de ces contours une espèce de franges adipeuses, nommées appendices graisseuses du colon.
Toute l'étendue de la convexité du colon est divisée en trois parties longitudinales par trois bandes ligamenteuses, qui ne sont que la continuation de celles du coecum, et qui ont la même structure : il est alternativement enfoncé entre ces trois bandes par des plis transverses, et alternativement élevé en grosses bosses qui forment des loges qu'on appelle cellules du colon. Les tuniques de cet intestin concourent également à la formation de ses duplicatures et de ses cellules.
Ses cellules qui sont nombreuses, servent à retenir quelque temps les excréments grossiers qui doivent sortir par l'anus ; car il aurait été également incommode et desagréable à l'homme de rendre continuellement les feces intestinales : aussi le colon a-t-il plusieurs contours, outre une ample capacité, afin de contenir davantage ; et à l'exception du coecum, il est le plus large et le plus ample de tous les intestins.
Le colon a aussi plusieurs valvules qui viennent des trois bandes ligamenteuses, lesquelles en retrécissant cet intestin, rendent sa structure épaisse et forte. On observe entr'autres valvules, celle qui se trouve au commencement de cet intestin : elle empêche que ce qui est entré dans les gros boyaux ne retourne dans l'iléum ; ce qui fait encore que les lavements ne peuvent passer des gros intestins dans les grêles. C'est par rapport à cette valvule que l'iléum est placé à côté du colon ; car s'il eut été continu à ce dernier intestin en ligne droite, cette valvule aurait souffert tout le poids de la matière qui tendrait à retourner ; au lieu qu'elle passe facilement au-dessus de la valvule, et s'amasse dans le coecum. On peut voir cette valvule après avoir lavé et retourné le boyau culier.
Il parait par ce qu'on vient de dire, que les matières fécales doivent s'accumuler dans le colon, y séjourner, se dessécher, et se putréfier de nouveau ; la membrane musculeuse venant ensuite à se contracter, pousse par l'action de ses fibres les excréments jusque dans le rectum.
Je voudrais que ces détails pussent donner au lecteur quelqu'idée de la conformation du colon, de son cours, de ses ligaments musculeux, de ses cellules, et de ses valvules : mais c'est ce que je ne puis espérer ; il faut voir tout cela sur des cadavres ; même les préparations seches de cette partie en donnent une très-fausse idée. Il faut aussi consulter les tables d'Eustachi, Vésale, Ruysch, Peyer, Morgagni, Winslow.
N'oublions pas de remarquer que le colon a dans quelques sujets des contours différents, et tout à fait singuliers. Palfin dit avoir une fois trouvé ce boyau situé au milieu du bas-ventre, au-dessus des autres intestins. On lit dans les mém. d'Edimb. une observation sur le passage de la valvule du colon entièrement couché. On lit aussi dans l'hist. de l'académ. des Sciences, ann. 1727, l'observation d'une tumeur considérable causée par le boyau culier rentré en lui-même, en conséquence d'un effort, et ce boyau formait un long appendice intérieur.
M. Winslow prétend que la situation du colon nous instruit que pour retenir plus longtemps les lavements, on doit se tenir couché sur le côté droit ; et que pour les rendre promptement, on doit se tenir sur le côté gauche. Art. de M. le Chev(D.J.)
COLON, (Grammaire) Ce mot est purement grec, , membre, et par extension ou métaphore, membre de période : ensuite par une autre extension quelques auteurs étrangers se sont servis de ce mot pour désigner le signe de ponctuation qu'on appelle les deux points. Mais nos Grammairiens français disent simplement les deux points, et ne se servent de colon que lorsqu'ils citent en même temps le grec. C'est ainsi que Cicéron en a usé : In membra quaedam quae Graeci vocant, dispertiebat orationem. (Cic. Brut. cap. xljv.) Et dans orator. cap. lxij. il dit : Nescio cur, cum Graeci et nominent, nos, non rectè, incisa et membra dicamus. (F)