BOITE
- Détails
- Écrit par : Jacques-Nicolas Bellin (Z)
BOITE A FORET, outil d'Arquebusier, de Coutelier, de Serrurier, et autres ouvriers ; c'est une espèce de bobine, ou de fer ou de bois, ou de cuivre, plus grosse que longue, qui est traversée d'une broche aussi de fer de la longueur de six pouces, dont un des bouts est pointu, pour entrer dans le plastron (Voyez PLASTRON), et l'autre bout est un peu plus gros par en-bas, et est percé d'un trou carré dans lequel on met les forets et les fraises pour percer les trous, en faisant tourner la boite avec l'archet, par le moyen de la corde de l'archet. Cette boite est tantôt de fer, tantôt de cuivre, de bois, etc.
BOITES de réjouissance, (Artificier) ce sont des espèces de boites de fer ou de fonte qui se chargent avec de la poudre et un tampon, et qu'on tire dans les réjouissances avant le canon, ou au défaut du canon.
* BOITE, s. f. (Artillerie) c'est le nom qu'on donne au bout de la hampe des écouvillons qui servent à nettoyer et à rafraichir le canon. Voyez CANON, voyez HAMPE. On donne le même nom à la tête d'un refouloir, ainsi qu'à l'embouchure de fer ou de fonte dans laquelle entre le bout d'un essieu d'affût ou autre, et à la partie du vilebrequin qui reçoit la meche, et la fixe au corps du vilebrequin, etc.
* BOITE à pierrier, en Artillerie, corps cylindrique et concave fondu de bronze ou forgé de fer, avec une hanse et une lumière : on remplit la boite de poudre ; on la place ensuite dans le pierrier par la culasse, derrière le reste de la charge, qu'elle chasse en prenant feu.
BOITE, est encore un cylindre de cuivre percé selon son axe d'un trou carré, pour pouvoir être monté sur la tige de l'alésoir : cette boite porte les couteaux d'acier au moyen desquels on égalise l'âme des canons. Voyez ALESOIR, et D fig. 3. Pl. de la Fonderie des canons, fig. de l'alésoir.
BOITES à soudure, en terme de Bijoutier, sont de petits coffres dans lesquels l'on renferme les paillons. Voyez PAILLON. Ils sont chiffrés du titre de la soudure qu'ils contiennent.
BOITE, en terme de Boisselier, se dit de tout coffret destiné à contenir ou serrer quelque chose : il y en a de couverts, et d'autres sans couvercle.
Les boites couvertes sont garnies d'un couvercle qui embrasse l'extrémité supérieure de l'ouvrage en-dehors du corps ; les autres n'ont point cette pièce.
BOITE à lisser, chez les Cartiers, est un instrument de bois qui a deux manches de bois à ses deux côtés, et qui par le milieu entre dans l'entaille qui est au bout de la perche à lisser. Cette boite reçoit par son extrémité d'en-bas qui est creuse, une pierre noire fort dure et très-polie, avec laquelle on lisse les cartes en frottant dessus. Voyez Plan. du Cartier, fig. 3. qui représente un ouvrier qui lisse une feuille de carte, et la fig. 8. de la même Plan. N est la boite à lisser dans sa situation naturelle, o la partie inférieure de la perche, n la lissoire de verre très-polie, qu'on fait entrer dans la mortaise qui parait à la figure M, qui est la boite à lisser renversée. On frotte la lissoire avec du savon, pour qu'elle coule plus facilement sur les cartes.
BOITE, instrument de Chirurgie, pour contenir la jambe dans le cas de fracture compliquée. Les pansements qu'exigent les fractures compliquées ne peuvent se faire sans des mouvements capables d'empêcher la réunion des os, à moins que les parties une fois réduites, ne soient contenues par des machines assez industrieusement inventées, pour qu'elles ne souffrent aucun dérangement. La Chirurgie moderne, déterminée par le succès, a préféré une boite aux fanons et aux écorces d'arbres qu'on employait pour maintenir ces sortes de fractures. Cette boite est composée de quatre pièces ; savoir, d'une semelle, d'un plancher, et de deux murailles. La semelle est jointe à l'extrémité du plancher par deux gonds qui entrent dans deux fiches, et les deux murailles sont jointes de même aux parties latérales du plancher ; de manière que les unes et les autres de ces pièces peuvent se joindre et se séparer du plancher pour les utilités dont on parlera plus bas. Le plancher est couvert d'un petit matelas qui soutient la jambe ; les murailles aussi garnies de matelas, en s'approchant, contiennent la jambe, et empêchent les mouvements qu'elle pourrait faire sur les côtés. La semelle matelassée soutient la plante du pied, qui par son moyen est tenu plus ou moins fléchi à la faveur de deux crochets, qui, des deux côtés de la semelle, vont s'engager dans deux crémailleres attachées au bout et à l'extérieur des murailles : ces crémailleres ont plusieurs trous pour donner plus ou moins d'élévation à la semelle dont elles reçoivent les crochets.
M. Petit a perfectionné la structure de cette boite, et en a considérablement étendu les avantages. La machine de M. Petit diffère de celle que nous venons de décrire (V. Planche IV. fig. 3.) 1°. Parce qu'au lieu de plancher, elle a une espèce de lit de sangle formé par un couti cloué sur un châssis, lequel est composé de deux jumelles cintrées à l'endroit du pli du genou, et de deux traverses, dont l'une droite et plus courte joint les deux jumelles par le bout du côté du pied ; l'autre plus longue et cintrée les joint du côté du genou. La seconde chose en quoi cette boite diffère de la première, est un châssis composé aussi de deux jumelles et de deux traverses ; le tout parallèle au châssis de dessus, excepté que les jumelles de ce dernier châssis sont toutes droites, et que celles du châssis supérieur sont cintrées sous le jarret. Les jumelles de l'un et l'autre châssis, par le bout qui regarde la cuisse, sont jointes ensemble par deux charnières ; ce qui permet de les écarter et rapprocher plus ou moins ; et pour les tenir au degré de proximité, ou d'éloignement qui convient, il y a une espèce de palette jointe par deux gonds de bois reçus dans deux fiches attachées aux extrémités des jumelles du châssis supérieur : cette palette se plie contre les jumelles, et peut s'en éloigner par une suite de degrés, qui lui sont marqués par deux crants creusés sur la partie supérieure des jumelles du châssis inférieur du côté du pied ; de manière que l'on peut lever plus ou moins et baisser de même le châssis supérieur sur lequel se trouve la jambe. Telle est la description que M. Petit fait de cette machine dans son Traité des maladies des Os. M. de Garengeot détaille dans son Traité d'instruments les dimensions de différentes pièces qui entrent dans la structure de cette boite. Nous avons fait graver toutes ces pièces en particulier ; cela suffira à tout homme intelligent pour en faire construire une pareille.
Ses avantages sont, 1°. qu'au moyen du double châssis, on peut changer l'attitude du malade, en lui baissant et relevant la jambe à son gré, sans qu'on ait à craindre que les os rompus se déplacent ; parce que ce changement ne dépend que de la flexion ou de l'extension du genou ; mouvements qui peuvent se faire par le moyen du châssis supérieur, sans courir le risque de déplacer les os.
2°. La palette ayant des degrés de repos sur les jumelles du châssis inférieur, peut mettre la jambe en sûreté à tous les degrés de hauteur qui conviendront au malade, dans les pansements ou dans les intervalles.
3°. On évitera par cette machine les mouvements irréguliers auxquels le membre est exposé, lorsqu'on est obligé de lever les appareils, ou d'en appliquer de nouveaux ; parce qu'on mettra la partie au dernier degré d'élévation, et on la fera soutenir par deux aides, pendant qu'un troisième garnira d'un nouveau bandage le châssis qu'on aura retiré de dessous la jambe, et qu'on y remettra lorsque le pansement sera fait. On est sur par ce moyen de trouver assez d'adresse et de force dans les aides qui soutiennent le membre.
4°. Le couti dont le châssis supérieur est garni fait une espèce de lit de sangle sur lequel la jambe se moule, et est bien plus commodément que sur le plancher de l'ancienne boite.
5°. Le cintre des jumelles du châssis supérieur tient la jambe pliée, et relâche par conséquent le tendon d'achille, dont la tension cause des douleurs insupportables au talon, par l'extension de la jambe dans l'usage de la boite ordinaire.
6°. Le châssis inférieur reçoit dans son carré l'enflure du matelas pressé par le poids de la jambe, et l'empêche de glisser vers le pied du lit comme fait la boite ordinaire, parce qu'elle est unie.
Pl. IV. fig. 3. la boite ; les figures suivantes montrent ses différentes pièces.
Fig. 6. le lit de sangle à double châssis sur lequel on pose le membre.
Fig. 5. les murailles matelassées qui se montent par gonds et pentures, ainsi que la semelle, fig. 4. où l'on voit deux crochets qui entrent dans les trous d'une pièce a, fixée à l'extérieur des murailles, figure 3.
Fig. 7. palette de bois avec ses gonds. Fig. 8. fiche qui reçoit un gond de la palette.
Fig. 9. la charnière qui unit les jumelles des deux châssis par le bout qui regarde la cuisse.
Les petites pièces qui ne sont point chiffrées sont les gonds et les pentures, dont on conçoit assez l'usage par ce que nous avons dit. (Y)
BOITE, en terme d'Epinglier, est une espèce de petit coffre sans dessus, et ayant dans son milieu une lame de cuivre sur laquelle on appuie les épingles. Cette lame partage la boite en deux parties qui sont le plus souvent de deux sortes de longueurs. Ces boites sont couvertes de plusieurs brins de fil de fer qui contiennent les épingles dans la capacité de la boite, et les empêchent d'y remuer à la pression des cisailles. Voyez la figure 19. SS. Pl. de l'Epinglier.
BOITE, chez les Fontainiers, sont des coffres de fer ou de tole, percés de trous, que l'on met à la superficie des pièces d'eau, pour arrêter les ordures, et empêcher l'engorgement d'une conduite. Voyez CRAPAUDINE.
On appelle encore boite ce qui fait la jonction des deux pièces d'une soupape. (K)
BOITE de montre ; cette boite est composée de la cuvette qui contient le mouvement : de la lunette dans laquelle est ajusté le crystal, de la charnière qui joint ensemble ces deux parties, et de la bâte sur laquelle repose le cadran, et qui s'étend jusqu'au bord ou filet de la cuvette. C'est à cette bâte qu'on fait la petite charnière. Voyez CHARNIERE. Lorsque le mouvement est dans la boite, le cadran vient se réposer sur le bord supérieur de la bâte, et la platine des piliers s'appuie aussi sur un petit rebord ou filet qui est dans l'intérieur de cette bâte ; il a une certaine épaisseur, et c'est par-dessous que s'avance la tête du ressort de cadran ; de cette façon le mouvement est contenu dans la boite, sans hausser ni baisser, et n'en peut sortir qu'en degageant la tête du ressort de cadran de dessous ce filet. Voyez RESSORT DE CADRAN.
La boite se ferme ordinairement au moyen d'un ressort situé vis-à-vis de la charnière, qu'on appelle ressort de boite. Il est fait de façon que la lunette posant sur le bord ou filet de la cuvette, sa partie qu'on appelle la tête, s'avance sur un autre filet qui est à la partie inférieure de la lunette ; de sorte que dans cet état elle ne peut plus se lever à moins que l'on ne pousse le bouton du ressort, qui le faisant avancer, dégage la tête de-dessus ce filet. Lorsqu'il n'y a point de ressort, la lunette est retenue au moyen d'un filet tourné en drageoir, et située à la partie inférieure de la bâte proche de la cuvette : de façon que par ce filet la lunette et la cuvette tiennent ensemble à ce drageoir. A la partie supérieure de la lunette, il y a une rainure pour contenir le crystal. Voyez DRAGEOIR, CHARNIERE, etc. (T)
BOITE, partie d'une presse d'Imprimerie ; c'est un morceau de bois H, fig. 1. et 2. Pl. IV. de l'Imprimerie, taillé à quatre faces, d'un pied de long, creusé dans sa longueur, selon la grosseur et la forme de l'arbre de la vis, pris depuis le dessous du barreau jusqu'au pivot, lequel, au moyen de cette emboiture, est contraint de tomber d'à-plomb dans la grenouille ; la boite elle-même est maintenue perpendiculairement par une tablette K K découpée en carré, dans laquelle elle se trouve encastrée au milieu de sa hauteur : la boite est arrêtée un peu au-dessus du pivot, par une double clavette de fer qui traverse l'extrémité de l'arbre au-dessus du pivot ; aux quatre coins de cette boite sont attachés quatre crochets de fer qui reçoivent les attaches de la platine. Voyez TABLETTE, PLATINE, PRESSE, etc.
BOITES, pièces d'une presse d'Imprimerie en taille-douce. Voyez PRESSE d'Imprimerie en Taille-douce.
BOITES, en termes de Layetier ; ce sont de petits coffres faits de bois de sapin ou autre, pour servir à toutes sortes d'usages. Ils donnent à ces coffres différents noms, selon leur usage et leur capacité. Exemples : ils appellent boites a Lingerie, une boite qui a deux pieds de long, quinze pouces de large, et dix à onze de haut, à l'usage des Lingeres ; boite des champs, celle qui n'a qu'un pied de long, neuf de large, six à sept de haut ; boite d'écritale, celle qui a dix-huit pouces de long, un pied de large, et neuf pouces de haut.
BOITE du crochet de l'établi, en Menuiserie, est un morceau de bois de deux pouces et demi ou environ en carré, sur huit à neuf de long, qui entre dans une mortaise faite au bout de l'établi, et dans laquelle le crochet de fer est placé. Voyez la fig. 36. Planche de Menuiserie, fig. 4. la boite, 3. le brochet.
BOITE de table à bracelets, en termes de Metteur-en-œuvre, est une lame d'or ou d'argent battu, pliée de sorte que la partie supérieure avance moins que l'autre. Une petite languette de même matière est soudée sur cette lame vers l'endroit où elle est pliée, et vient passer dans une ouverture faite à l'entrée de la boite. Voyez ENTREE. Cette languette se termine par un petit bouton, assorti pour l'ordinaire avec la table. Voyez TABLE. C'est en appuyant sur ce bouton, ou le soulevant un peu, que l'étoffe prise entre les deux lames ci-dessus, est chassée, ou y est retenue avec force. Il se fait aussi quelquefois de ces boites simples en or ou en argent, qui servent à attacher un bracelet de perles, ou autres pierres propres à être enfilées.
BOITES d'essai, à la Monnaie, sont des petits coffres où l'on met les monnaies qui ont été essayées, pour les envoyer à la cour des monnaies, où l'on en fait un nouvel essai. Les juges-gardes des monnaies sont chargés de faire les boites. Sur trente pièces d'or, ils doivent en mettre une sans choix ; et sur dix-huit marcs d'argent, une autre qui sert d'échantillon, sur quoi la cour des monnaies prononce.
BOITE, en Monnaie, est encore une partie du balancier. Voyez BALANCIER.
BOITE à moulure, ou à bille, en termes d'Orfèvre, est un instrument fait d'un châssis de fer de quatre pouces de long sur trois de haut en-dedans. Le fer est d'un pouce d'épaisseur sur dix-huit lignes de largeur en-dedans. Sur les côtés il y a une coulisse pour assujettir les billes, avec une échancrure à l'un des deux côtés pour faire entrer les billes. A la partie de dessus au châssis, il y a deux trous taraudés, dans lesquels passent deux vis qui resserrent les billes l'une contre l'autre par le moyen d'une clé.
BOITES, dans les Orgues, sont des tuyaux d'étoffe. On appelle étoffe, un mélange de deux parties de plomb et d'une d'étain, de forme cylindrique A, fig. 44. Pl. d'Orgue, terminé par en-bas par un pied de forme conique, par le sommet duquel le vent du sommier passe dans la boite, dans le corps de la trompette ou autre jeu d'anche, dont la partie inférieure C entre dans la boite ainsi nommée de son usage. Voyez TROMPETTE et ORGUE.
BOITE, en Serrurerie, c'est une sorte de douille ronde ou carrée, que l'on scelle ou dans un billot, ou à terre, pour recevoir l'extrémité soit d'une barre de fer, soit d'un instrument, soit d'un morceau de bois, dont l'usage est de les tenir fermes, quand ils y sont ; d'où l'on peut les tirer, et où l'on peut les replacer à discrétion. On voit des boites pratiquées dans les sacristies : elles sont scellées dans le pavé, pour recevoir les piliers qui soutiennent les devants des tiroirs où l'on enferme les chapes, etc.
BOITE ou POCHE DE NAVETTE, terme de Tisserand ; c'est la partie creuse pratiquée dans le milieu de la navette, où on renferme l'espoulin ou le petit morceau de roseau, sur lequel est devidée une portion du fil de la trame. Voyez NAVETTE.
BOITE, terme de Tourneur ; c'est ainsi qu'on appelle une pièce du bois de deux ou trois pouces de longueur, qui s'ajoute à vis au mandrin, ou à l'arbre du tour, lorsqu'on veut tourner quelque ouvrage en l'air, ou lui faire des vis et des écroues, tant en-dedans qu'en-dehors. La boite est de figure cylindrique, plate d'un côté, et arrondie par le bout qui touche l'arbre ou le mandrin. Le côté arrondi a une écroue pour recevoir la vis de l'une ou l'autre de ces deux pièces ; et on attache sur le côté plat avec du mastic ou avec certaines petites pointes placées exprès, l'ouvrage qu'on se propose de tourner. La boite est toujours au-dehors de la lunette. Voyez TOUR.
BOITE du gouvernail, (Marine) c'est la pièce de bois percée, au-travers de laquelle passe le timon ou la barre. (Z)