CALUS
- Détails
- Écrit par : Antoine-Joseph Dezallier d'Argenville (K)
La formation du calus se fait de la manière qui suit. Les sucs qui nourrissent l'os et coulent le long de ses fibres, s'extravasent à l'endroit où ces fibres sont rompues ; en sorte que s'y amassant, elles s'y attachent, s'y sechent, et s'y durcissent au point d'acquérir autant de consistance que l'os même, laissant seulement à l'endroit fracturé une inégalité plus ou moins grande, selon que la réduction a été plus ou moins parfaite.
Le calus devient aussi dur qu'un os. On lit dans les Transactions philosophiques, l'exemple d'un calus qui remplaça un humerus que M. Fowler avait séparé parce qu'il était carié ; et celui d'un autre qui remplaça un fémur qu'avait séparé M. Sherman ; et cela si parfaitement, que la personne n'en eut pas la cuisse plus faible, et marchait ferme et sans boiter aucunement.
La formation du calus est proprement l'ouvrage de la nature ; lorsque par une par faite réduction et l'application des bandages convenables, on l'a mise en état d'agir. Il faut néanmoins que le suc osseux ne soit point vicié, c'est-à-dire que les principes qui le composent, ne le rendent ni trop ni trop peu disposé à se congeler. Cette disposition plus ou moins favorable du suc nourricier des os, fait souvent que dans des fractures de même espèce, le calus est plus ou moins promptement affermi, et que le terme de trente-cinq à quarante jours suffit pour certaines, tandis que d'autres ont besoin d'un temps beaucoup plus considérable. On doit avoir en vue de corriger les mauvaises dispositions de la lymphe, pour travailler à la formation et à la perfection du calus ; les aliments de bons sucs et de bonne digestion seront les moyens de procurer la formation du calus ; si le sang dépourvu de parties balsamiques y est un obstacle. Si les sucs étaient trop épaissis, il faudrait mettre en usage les délayans, les apéritifs et les fondants appropriés à la nature de l'épaississement ; l'usage des anti-vénériens serait absolument nécessaire, si l'existence du virus vérolique ôtait à la lymphe la consistance requise pour prolonger le conduit des fibres osseuses à chaque bout de l'os rompu, et souder l'endroit de la fracture. Extr. du traité des maladies des os, par M. Petit.
Le calus est encore une dureté qui se forme à quelque partie du corps humain, singulièrement aux mains, aux pieds, etc. en conséquence de frottement ou de pression contre des corps durs. (Y)
CALUS, en Jardinage, est une reprise de la matière de la seve qui se fait en forme de nœud à la jointure d'une branche ou d'une racine. (K)