S. m. pl. (Divination) nom que les cabalistes donnent à certains peuples invisibles, qu'ils supposent habiter dans la terre, et la remplir jusqu'au centre. Ils feignent qu'ils sont de petite stature, amis de l'homme, et faciles à commander ; ils les font gardiens des trésors, des minières et des pierreries. Vigenere les appelle Gnomons ; leurs femmes sont appelées Gnomides.

Vigneul Marville dans ses mélanges de Littérature et d'Histoire, tom. I. pag. 100, rapporte que dans une conférence tenue chez M. Rohault, un philosophe de l'école soutint qu'il y a une infinité d'esprits qui remplissent les élements, le feu, l'air, l'eau et la terre, des Salamandres, des Sylphes, des Oudins et des Gnomes ; que ces derniers sont employés à faire agir les machines des animaux qui habitent sur la terre.



Il ajoutait que quelques philosophes de sa secte prétendent que ces esprits sont de deux sexes, pour répondre apparemment aux deux sexes des animaux ; que les plus grands, les plus ingénieux et les plus habiles de ces esprits, gouvernent les machines des animaux, les plus grandes, les plus composées et les plus parfaites ; et qu'il y en avait une infinité de fort déliés, de toutes espèces, qui font jouer le nombre infini d'insectes que nous voyons, ou qui échappent à nos yeux par leur extrême petitesse. Que tous ces esprits en général gouvernent chaque machine selon la disposition de ses organes, de son tempérament et de ses humeurs, ne se saisissant pas indifféremment de toutes sortes de machines, mais seulement de celles qui sont de leur caractère, et qui vivent dans l'élement qui leur est propre ; qu'un gnome fier et superbe, par exemple, se saisit d'un coursier de Naples, d'un genet d'Espagne : un autre qui est cruel se jette dans un tigre ou dans un lion, etc. Que de folies ! Chambers. (G)