S. f. (Divination et Histoire ancienne) sorte de divination qui se faisait par le moyen de l'air et par l'inspection des phénomènes qui y arrivaient. Aristophane en parle dans sa Comédie des Nuées. Elle se subdivise en plusieurs espèces, selon Delrio. Celle qui se fait par l'observation des météores, comme le tonnerre, la foudre, les éclairs, se rapporte aux augures. Elle fait partie de l'Astrologie, quand elle s'attache aux aspects heureux ou malheureux des Planetes ; et à la Teratoscopie, quand elle tire des présages de l'apparition de quelques spectres qu'on a vus dans les airs, tels que des armées, des cavaliers, et autres prodiges dont parlent les Historiens. L'aéromantie proprement dite était celle où l'on conjurait l'air pour en tirer des présages. Cardan a écrit sur cette matière. Voyez Delrio, disquisit. magicar. lib. IV. cap. IIe quaest. VIe sect. 4. page 547.
S. f. (Divination) divination dans laquelle on se servait de farine, soit d'orge, soit d'autres grains. Ce mot est Grec et formé d’ἀλεύρον, farine, et de μαντεία, divination.
S. m. (Divination) image ou figure qu'on porte pendue au cou ou sur soi, comme un préservatif contre les maladies et les enchantements. Les Grecs appelaient ces sortes de préservatifs , , , , . Les Latins leur donnaient les noms de probra, servatoria, amolimenta, quia mala amoliri dicebantur, parce qu'on prétendait qu'ils avaient la vertu d'écarter les maux ; et amoleta, d'où nous avons fait amulete. Les Romains les appelaient aussi phylacteria, phylactères, et étaient dans cette persuasion, que les athletes qui en portaient, ou remportaient la victoire sur leurs antagonistes, ou empêchaient l'effet des charmes que ceux-ci pouvaient porter sur eux. Rustici didicerunt luxuriam, dit l'ancien scholiaste de Juvénal, et palestris uti et phylacteriis, ut athletae, ad vincendum ; nam et niceteria phylacteria sunt quae ob victoriam fiebant, et de collo pendentia gestabantur.
S. f. (Divination) espèce de divination qui se faisait avec des flèches ; du grec , arme de jet, dard, flèche, etc. et , divination. Elle était fort en usage chez les Orientaux pour prendre les augures, surtout avant que de commencer les expéditions militaires. " Le roi de Babylone, dit Ezéchiel en parlant de Nabuchodonosor, s'est arrêté à la tête des deux chemins ; il a mêlé des flèches dans un carquois pour en tirer un augure de la marche qu'il doit prendre. Le sort est tombé sur Jérusalem, et lui a fait prendre la droite ". D'où il s'ensuit que la belomantie se pratiquait de cette sorte. Celui qui voulait tirer un augure sur son entreprise, prenait plusieurs flèches, sur chacune desquelles il écrivait un mot relatif à son dessein et pour ou contre ; il brouillait ensuite et confondait ces flèches dans un carquois ; et la première qu'il tirait le décidait, suivant ce qu'elle portait écrit. Le nombre des flèches n'était pas déterminé ; quelques-uns le font monter à onze : mais Pocockius, dans son Essai sur l'histoire des Arabes, remarque que ces peuples, dans une espèce de divination semblable à la belomantie, et qu'ils nomment alazalam, n'emploient que trois flèches ; l'une sur laquelle ils écrivent ces mots : le Seigneur m'a commandé ; sur la seconde ceux-ci : le Seigneur m'a empêché, et ne marquent rien sur la troisième. Si du vase où ils ont mis ces trois flèches ils tirent du premier coup la première ou la seconde, c'en est assez pour leur faire exécuter le dessein qu'ils ont projeté, ou pour les en détourner. Mais si la troisième leur tombe d'abord sous la main, ils la remettent dans le vase jusqu'à ce qu'ils en aient tiré une des deux autres, afin d'être absolument décidés. Voyez DIVINATION.