S. m. (Architecture antique) en grec , en latin hypethron, espèce de temple des anciens, découvert et exposé à l'air ; ce mot dérive de , sous ; et , air ; c'est, selon Vitruve, tout édifice ou portique à découvert ; mais l'on appelait ainsi spécialement les temples des anciens, qui avaient en-dehors deux rangs de colonnes tout-autour, et autant en-dedans, tandis que le milieu était découvert comme nos cloitres. Il y avait des hypethres décastiles ; il y en avait de pignostiles, et tous avaient intérieurement des colonnes qui formaient un péristile, ce qui était une chose essentielle à ces sortes de temples.



Le temple de Jupiter olympien, que Cossutius, architecte de Rome, bâtit à Athènes, était dans ce gout-là. Pausanias parle aussi d'un temple de Junon sur le chemin de Phalere, semblable à celui de Jupiter, sans tait, ni portes : il ne faut pas s'en étonner ; comme Jupiter et Junon sont pris souvent pour l'air ou le ciel, l'on pensa qu'il convenait que leurs temples élevés à découvert, ne fussent point renfermés dans l'étroite étendue des murailles, puisque leur puissance embrassait l'univers, et s'étendait depuis les cieux jusqu'à la terre.

Strabon nous apprend que ces sortes de temples étaient remplis de statues de divinités de la main des plus excellents artistes. L'hypethre de Samos avait entr'autres trois statues colossales du ciseau de Myron ; Marc-Antoine les enleva toutes trois ; mais Auguste en restitua deux, celle de Minerve et celle d'Hercule ; il ne garda que celle de Jupiter, dont il embellit un temple qu'il fit bâtir au capitole. (D.J.)