S. m. (Architecture turque) mot turc qui veut dire pavillon : c'est une espèce de bâtiment turc, élevé au-dessus du terrain. Pietro della Vallée, et M. Girardin, lieutenant-civil de Paris, ont décrit ces sortes d'édifices. Voici ce qu'en dit ce dernier dans les remarques de Bespier sur Ricaut, tom. I. pag. 8. Les kiosches sont les plus agréables bâtiments qu'aient les Turcs : ils en font sur le bord de la mer et des rivières, mais surtout dans les jardins proche des fontaines, et voici à-peu-près leur manière. Ils élèvent un grand salon sur quantité de colonnes ou de figures octogonales ou dodécagonales. Ce salon est ouvert de tous côtés, et on en ferme les ouvertures avec de grands matelats qui se lèvent et qui se baissent avec des poulies du côté que vient le soleil, pour conserver la fraicheur pendant l'été. Le pavé est ordinairement de marbre, et ils font au milieu, et en plusieurs coins, différentes fontaines, dont l'eau coule après sa chute à-travers le salon par quantité de petits canaux. Il y a un lieu élevé qui règne à-l'entour, qu'on couvre, pour s'asseoir, de riches tapis et de grands carreaux faits des plus belles étoffes de Perse et de Venise. Le plancher lambrissé est divisé en plusieurs compartiments dorés et azurés agréablement, sans représenter pourtant aucune fleur, ni aucun animal, cette sorte de peinture étant défendue parmi les Turcs. Le frais règne toujours dans ces salons, qui sont ordinairement élevés de terre de cinq ou six marches ; les plus riches de l'empire en ont dans leurs jardins, où ils dorment après diner en été, et où ils entretiennent leurs amis à leurs heures de loisir.



(Le Chevalier DE JAUCOURT.)