S. m. (Danse) sorte de danse que l'abbé Brossard prétend nous venir originairement du Poitou. Il dit que cette danse est fort gaie, et que le mouvement en est fort vite. Ce n'est pas tout à fait cela. Le caractère du menuet est une noble et élégante simplicité, le mouvement en est plus modéré que vite ; et l'on peut dire que le moins gai de tous les genres de danses, usités dans nos bals, est le menuet. C'est autre chose sur le théâtre.

La mesure du menuet est à trois temps qu'on marque par le 3 simple, ou par le 3/4, ou par le 3/8. Le nombre de mesures de l'air, dans chacune de ses reprises, doit être quatre ou un multiple de quatre, parce qu'il en faut autant pour achever le pas du menuet ; et le soin du musicien doit être de faire sentir, par des chutes ou cadences bien marquées, cette division par quatre, pour aider l'oreille du danseur et le maintenir en cadence. (S)



Le menuet est devenu la danse la plus usitée, tant par la facilité qu'on a à le danser, qu'à cause de la figure aisée que l'on y pratique, et dont on est redevable au nommé Pécour, qui lui a donné toute la grâce qu'il a aujourd'hui, en changeant la forme S qui était sa principale figure, en celle d'un Z, où les pas comptés pour le figurer, contiennent toujours les danseurs dans la même régularité.

Le menuet est composé de quatre pas, qui n'en font qu'un par leur liaison. Ce pas a trois mouvements, et un pas marché sur la pointe du pied. Le premier mouvement, est un demi-coupé du pied droit et un du gauche ; le second, un pas marché du pied droit sur la pointe avec les jambes étendues ; et le troisième, est qu'à la fin de ce pas on laisse poser doucement le talon droit à terre pour laisser plier son genou, qui, par ce mouvement, fait lever la jambe gauche qu'on passe en-avant, en faisant un demi-coupé échappé, et ce troisième mouvement fait le quatrième pas du menuet. Voyez COUPE.