adj. (Grammaire et Littérature) ce qui appartient ou a rapport à la satyre, ou qui tient de la nature de la satyre.

Ainsi l'on dit génie satyrique, style satyrique, vers satyriques, etc. Tous les auteurs satyriques ne sont pas poètes ; on peut compter parmi eux des prédicateurs, comme South ; des historiens comme Burnet, Mezerai, le Vassor, etc. des philosophes, comme Apulée et Montagne. Dans la théologie payenne il y a eu jusqu'à un dieu satyrique appelé Momus. Homère donne à Thersite le caractère d'un satyrique de cour. On a accusé les Hollandais d'avoir composé des écrits ou fait frapper des médailles satyriques qui leur ont couté quelquefois bien cher.



Cependant on entend principalement par satyriques, les poètes qui ont composé des satyres ; tels qu'Horace, Boileau, le comte de Rochester, etc. L'auteur du cours des Belles-Lettres distribuées par exercices, caractérise ainsi les trois principaux satyriques latins, et le satyrique français.

" Horace et Boileau, dit-il, avaient un esprit plus doux, plus souple : ils aimaient la simplicité ; ils choisissaient les traits et les présentaient sans fard et sans affectation. Juvenal avait un génie fort, une imagination fougueuse ; il chargeait ses tableaux, et détruisait souvent le vrai en le poussant trop loin. Horace et Boileau ménageaient leur fonds ; ils plaisantaient doucement, légèrement ; ils n'ôtaient le masque qu'à demi et en riant, Juvenal l'arrache avec colere. Quelquefois les deux premiers font exhaler l'encens le plus pur du milieu même des vapeurs satyriques. Le dernier n'a jamais loué qu'un seul homme, et cette louange se tournait même en satyre contre le reste du genre humain. En un mot, les portraits que font Horace, Boileau, quoique dans le genre odieux, ont toujours quelque chose d'agréable qui parait venir de la touche du peintre. Ceux que fait Juvenal ont des couleurs tranchantes, des traits hardis, mais gros. Il n'est pas nécessaire d'être délicat pour en sentir la beauté.

Horace et Boileau ont des traits propres et qui les séparent : Horace nous parait quelquefois plus riche, et Boileau plus clair. Horace est plus réservé que Juvenal ; mais il l'est beaucoup moins encore que Boileau. Il y avait plus de nature et de génie dans Horace, plus de travail et peut-être plus d'art dans Boileau.

Perse a un caractère unique qui ne sympatise avec personne ; il n'est pas assez aisé pour être mis avec Horace. Il est trop sage pour être comparé à Juvenal, trop enveloppé et trop mystérieux pour être joint à Despreaux. Aussi poli que le premier, quelquefois aussi vif que le second, aussi vertueux que le troisième ; il semble être plus philosophe qu'aucun des trois. Peu de gens ont le courage de le lire ; la première lecture une fois faite, on trouve de quoi se dédommager de sa peine dans la seconde ". Cours de Belles-Lettres, tome II. page 162. et suivantes.

SATYRIQUES JEUX, (Théâtre) espèce de farces qu'on jouait à Rome le matin avant la grande pièce pour les plaisirs du peuple. Elles ne venaient ni des Umbriens, ni des Liguriens, ni des autres peuples de l'Italie ; mais on les avait empruntées des Grecs. (D.J.)