S. m. est en Musique à-peu-près la même chose que composition, si ce n'est que composition peut se dire de l'invention des chants et d'une seule partie, et que contre-point ne se dit que de l'invention de l'harmonie et d'une composition à deux ou plusieurs parties différentes.

Aujourd'hui le mot de contre-point s'applique spécialement aux parties ajoutées sur un sujet donné, pris ordinairement du plein-chant. Le sujet peut être à la taille, ou à quelque autre partie supérieure ; et l'on dit alors que le contre-point est sous le sujet : mais il est ordinairement à la basse, ce qui met le sujet sous le contre-point. Quand le contre-point est syllabique, ou note sur note, on l'appelle contre-point simple ; contre-point figuré, quand il s'y trouve différentes figures ou valeurs de notes, et qu'on y fait des desseins, des fugues, des imitations : on sent bien que tout cela ne peut se faire qu'à l'aide de la mesure, et que le plein-chant devient alors de véritable musique. Une composition faite et exécutée ainsi sur le champ et sans préparation, s'appelle chant sur livre, contrapunctum extemporaneum ; parce qu'alors chacun compose sa partie ou son chant sur le livre du chœur.



Ce mot contre-point vient de ce qu'anciennement les notes ou signes des sons étaient de simples points ; et qu'en composant plusieurs parties, ces points se trouvaient ainsi l'un sur l'autre, ou l'un contre l'autre. (S)