terme de Peinture, couleur brune et un peu jaunâtre dont les Dessinateurs se servent pour faire le lavis, voyez LAVIS. On s'en sert encore pour peindre en mignature. Pour faire le bistre, on prend de la suie de cheminée ; on la broye avec de l'urine d'enfant sur l'écaille de mer, jusqu'à ce qu'elle soit parfaitement affinée ; on l'ôte de dessus la pierre pour la mettre dans un vaisseau de verre de large encolure, et on remue la matière avec une spatule de bois, après avoir rempli le vaisseau d'eau claire : on la laisse ensuite reposer pendant une demi-heure ; le plus gros tombe au fond du vaisseau, et l'on verse doucement la liqueur par inclinaison dans un autre vaisseau ; ce qui reste au fond est le bistre le plus grossier, que l'on jette : on fait de même de ce qui est dans le second vaisseau ; on remet la liqueur dans un troisième, et on en retire le bistre le plus fin, après l'avoir laissé reposer pendant trois ou quatre jours. On doit procéder de la même manière pour faire toutes les couleurs dont on doit se servir en lavis, afin d'avoir des couleurs qui ne fassent point corps sur le papier ; ce qui ferait un mauvais effet à l'oeil ; car la propreté que demande le dessein ne souffre que les couleurs transparentes.
On prépare encore le bistre en faisant bouillir la suie de cheminée cinq ou six gros bouillons avec de l'eau à discrétion, dans un chauderon exposé sur un grand feu ; on la remue de temps en temps avec un petit bâton ; au reste on s'en sert comme ci-dessus. (R)