LA, s. f. (Poésie didactique) la georgique est une partie de science économique de la campagne, traitée d'une manière agréable, et ornée de toutes les beautés et les grâces de la poésie. Virgile, dit M. Addisson, a choisi les préceptes de cette science les plus utiles, et en même-temps les plus susceptibles d'ornements. Souvent il fond le précepte dans la description, et il peint par l'action du campagnard ce qu'il a dessein d'apprendre au lecteur. Il a soin d'orner son sujet par des digressions agréables et ménagées à propos qui naissent naturellement, et qui ont du rapport avec l'objet principal des géorgiques. Son style est plus élevé que le langage familier et ordinaire ; il abonde en métaphores, en grécismes et en circonlocutions, pour rendre ses vers plus pompeux.
M. Addisson conclud son essai par cette remarque : c'est que les géorgiques de Virgile sont le poème le plus complet, le plus travaillé, et le plus fini de toute l'antiquité. L'Enéide est d'un genre plus noble ; mais le poème des géorgiques est plus parfait dans le sien. Il y a dans l'Enéide un plus grand nombre de beautés ; mais celles des géorgiques sont plus délicates. En un mot, le poème des géorgiques est aussi parfait, que le peut être un poème composé par le plus grand poète dans la fleur de son âge, lorsqu'il a l'invention facile, l'imagination vive, le jugement mûr, et que toutes ses facultés sont dans toute leur vigueur et leur maturité. (D.J.)