(Poésie latine) saturnius numerus, dans Horace ; les vers saturniens étaient les mêmes que les vers fescenniens, et ces deux noms leur sont venus de deux des plus anciennes villes de Toscane. Saturnia était dans le quartier des Ruselans, vers la source de l'Albegna, et ses ruines portent encore aujourd'hui le nom de sitergna. L'étymologie que nous donnons à ces vers, avec le P. Sanadon, est bien différente de celle qu'ont imaginé les grammairiens, et que les commentateurs ont copié ; mais elle nous parait plus raisonnable. Les curieux trouveront tous les détails qu'ils peuvent désirer sur les vers saturniens, dans le traité de la versification latine du même P. Sanadon. (D.J.)



SATURNIENS, adj. (Divination) nom que les astrologues donnent aux personnes d'un tempérament triste, chagrin, et mélancolique, en supposant qu'elles sont sous la domination de Saturne, ou qu'elles sont nées pendant que Saturne était ascendant.

SATURNIENS, s. m. (Histoire ecclésiastique) secte d'anciens gnostiques, ainsi nommés de leur chef Saturnin, qui avait été disciple de Simon le magicien, de Basilide, et de Ménandre.

Ils parurent au commencement du second siècle ; ils condamnaient le mariage, comme une invention du diable, et niaient la résurrection de la chair ; ils disaient que le monde avait été formé par sept anges, et qu'en même temps il y avait eu deux hommes formés par deux de ces esprits, dont l'un était bon et l'autre mauvais ; que de-là procédaient deux genres d'hommes, qui tenaient les uns de la bonté, les autres de la malice de leurs chefs ; que pour délivrer les bons de l'oppression des mécans, assistés par le démon, le sauveur était venu sur la terre, sous la figure apparente d'un homme, mais qu'il n'en avait pas pris la nature. Au reste, les saturniens affectaient de paraitre fort austères, et de s'abstenir de l'usage de toutes choses animées. Baronius, ad ann. Chr. 120.