S. m. (Poésie provinçale) vieux mot français, synonyme de troubadour. Voyez TROUBADOUR.
C'est le nom que l'on donnait autrefois, et que l'on donne encore aux premiers poètes provençaux, inventeurs des syrventes, satyres et chansons, que les menétriers allaient chanter chez les grands. On appelait aussi les trouvères trouvours et trouveurs.
Le président Fauchet nous apprend qu'il y avait autrefois en France des personnes qui divertissaient le public sous les noms de trouvères, chanterres, conteurs, jougleurs ou jugleurs, c'est-à-dire mènestriers chantant avec la viole. Les trouvères composaient les chansons, et les autres les chantaient ; ils s'assemblaient et allaient dans les châteaux. Ils venaient, dit Fauchet, aux grandes assemblées et festins donner plaisir aux princes, comme il est expliqué dans ces vers tirés du tournoiement de l'antéchrist, composé au commencement du règne de S. Louis, par Huon de Mery.
Quand les tables oitées furent,
Cil jugleur enprès esturent ;
Sont vielles et harpes prises
Chansons, lais, vers et reprises,
Et de geste chanté nos ont.
Et escuyer, antéchrist font
Rebarder par grand deducit.
Ils ne chantaient pas toujours ; souvent ils récitaient des contes qu'ils avaient composés, et qu'ils appelaient fabliaux. Voyez FABLIAU. (D.J.)