(Histoire naturelle) genre de plante observé par le P. Plumier : sa fleur est monopétale, faite en forme d'entonnoir, divisée en trois parties, et posée sur les tubercules d'un embryon ; qui devient dans la suite un fruit charnu, plein de suc, et fait comme une pomme de pin. Voyez Planche XXVIII. fig. 5. Il renferme de petites semences faites en forme de rein, et couvertes d'une coèffe. Tournefort, inst. rei herb. app. Voyez PLANTE. (I)



* On en distingue six espèces, selon Miller, où l'on peut voir leurs descriptions. La première qu'il appelle ananas aculeatus, fructu ovato, carne albidâ, est, selon lui, la plus commune en Europe : mais il ajoute que l'ananas aculeatus, fructu pyramidato, carne aureâ, qui est la seconde espèce, est préférable à la première, parce que son fruit est plus gros, et d'un meilleur gout, et que son suc est moins astringent. Cette espèce pousse ordinairement de dessous son fruit six ou sept rejetons, ce qui la fait multiplier aisément, et peut la rendre, dit Miller, commune en peu d'années.

Les curieux cultivent la troisième espèce, ananas folio vix serrato, pour la variété seulement ; car le fruit n'en est pas si bon que celui des espèces précédentes.

La cinquième espèce, ananas aculeatus, fructu pyramidato, virescente, carne aureâ, est maintenant fort rare en Europe ; elle passe pour la meilleure ; en Amérique les curieux la cultivent préférablement aux autres : on la peut faire venir des Barbades ou du Montferrat.

La sixième qu'on appelle en Botanique, ananas, fructu ovato, ex luteo virescente, carne luteâ, est venue de la Jamaïque ; elle n'est pas encore commune en Angleterre, dit Miller ; ceux qui ont gouté de son fruit, assurent qu'il a beaucoup de saveur. Mais comme elle est tardive, elle s'accommode plus difficilement de notre climat. Son fruit est un mois de plus à mûrir que le fruit des autres.

J'ai oui parler, continue le même botaniste, d'une autre espèce d'ananas, dont la chair est jaune en-dehors, et verte en-dedans ; mais je ne l'ai jamais vue.

L'ananas, fruit dont la saveur surpasse celle de tous les fruits qui nous sont connus, est produit par une plante, dont la feuille ressemble à celle de l'aloès, pour l'ordinaire dentelée comme elle, mais moins épaisse et moins pleine de suc.

Elle a été apportée des établissements des Indes orientales dans ceux des Indes occidentales, où elle est devenue très-commune et d'un excellent acabit. Il n'y a pas longtemps qu'on la cultive en Europe, et qu'elle y donne du fruit. M. le Cour de Leyde est le premier qui l'ait cultivée avec succès ; après plusieurs tentatives inutiles, il a enfin trouvé un degré de chaleur propre à lui faire porter un fruit, plus petit à la vérité qu'aux Indes occidentales, mais aussi bon, au jugement de personnes qui ont vécu longtemps dans l'une et l'autre contrée.

Le temps de la maturité des bons ananas est depuis le commencement de Juillet jusqu'au mois de Septembre. Ce fruit est mûr, lorsqu'il répand une odeur forte, et qu'il cede sous le doigt : il ne conserve son odeur sur la plante, que trois ou quatre jours ; et quand on le veut manger parfait, il ne faut pas le garder plus de 24 heures après l'avoir cueilli. Dict. de Miller.

On tire par expression de l'ananas un suc dont on fait un vin excellent, qui fortifie, arrête les nausées, réveille les esprits, provoque les urines, mais dont les femmes enceintes doivent s'abstenir. On confit les ananas, et cette confiture est bonne pour les personnes d'un tempérament faible. Lémery.