S. f. (Histoire naturelle) mus araneus ; animal quadrupede qui a beaucoup de rapport à la souris et à la taupe. En effet il a une sorte de grouin de cochon, des yeux très-petits, des oreilles très-courtes, et le poil plus fin, plus doux et plus court que celui de la souris ; mais il ressemble à cet animal plus qu'à la taupe, par la forme des jambes et des pieds : il est plus petit que la souris. Les chats le chassent, le tuent ; mais ils ne le mangent pas. On soupçonne communément, et même on croit que la musaraigne a du venin, et que sa morsure est dangereuse pour le bétail et surtout pour les chevaux ; cependant elle n'est ni venimeuse, ni capable de mordre, parce que l'ouverture de sa bouche n'est pas assez grande pour saisir la double épaisseur de la peau d'un animal : aussi la maladie des chevaux que l'on attribue à la dent de la musaraigne, est une sorte d'anthrax qui n'a aucun rapport avec la morsure, ou si l'on veut, la piquure de ce petit animal. Il habite assez communément, surtout pendant l'hiver, dans les écuries, dans les granges, dans les cours à fumier ; il mange du grain, des insectes et des chairs pourries : on le trouve aussi à la campagne ; il se cache sous la mousse, sous les feuilles, sous les troncs d'arbres, dans les trous abandonnés par les taupes, ou dans des trous plus petits qu'il se pratique lui même. Chaque portée de la musaraigne est de cinq ou six petits. Cet animal a un cri plus aigu que celui de la souris : on le prend aisément, parce qu'il court mal : ses yeux ne sont pas bons : il est très-commun dans toute l'Europe.



Les Naturalistes n'ont connu qu'une seule espèce de musaraigne jusqu'en 1756 ; M. Daubenton en découvrit une seconde, et en donna la description à l'académie royale des Sciences cette même année. Comme cette seconde musaraigne est amphibie, M. Daubenton l'a nommée musaraigne d'eau, pour la distinguer de celle qui était anciennement connue.

La musaraigne d'eau est plus grande que la musaraigne ; elle a le museau un peu plus gros, la queue et les jambes plus longues et plus garnies de poil. La partie supérieure du corps, depuis le bout du museau jusqu'à la queue, est d'une couleur noirâtre mêlée d'une teinte de brun, et la partie inférieure a des teintes de fauve, de gris et de cendré. Le poil de la musaraigne anciennement connue, est d'une couleur un peu plus brune que celui de la souris sur la tête et sur le dessus du corps, et d'un gris plus foncé sur le dessous. Histoire naturelle gen. et part. tom. VIII. p. 57. et suiv. Voyez QUADRUPEDE.