(Géographie ancienne) les latins disent Ninos ou Ninus, ville capitale de l'Assyrie, fondée par Ninus, suivant les historiens prophanes, et par Assur fils de Sem ou Nemrod fils de Chus, selon les écrivains sacrés.
C'était une des plus anciennes et des plus grandes villes du monde. Par les mesures de Diodore de Sicîle évaluées aux nôtres, Ninive avait 7 lieues de long, environ trois de large, et dix-huit de circonférence ; mais il faut remarquer qu'elle renfermait dans son enceinte quantité de jardins, de champs labourables, de prés, et d'autres lieux qui n'étaient point habités. Pline, Strabon, Ptolomée et les autres Géographes la mettent sur le Tigre. Arbacès et Bélesus la prirent sur le roi Sardanapale vers le temps de la fondation de Rome. Elle fut prise une seconde fois par Astyagès et Nabopolassar, sur Chinaladan, roi d'Assyrie, deux cent vingt-six ans avant l'ère vulgaire. Strabon, l. XVI. p. 737. dit qu'aussitôt après la destruction de l'empire des Syriens (Assyriens), la ville de Ninive fut ruinée ; et elle l'était tellement du temps de Lucien de Samosate qui vivait sous Adrien, qu'on n'en voyait plus aucuns vestiges, et qu'on ignorait même le lieu où elle avait été bâtie. Cependant il est à croire, qu'après la destruction de Ninive par les Mèdes, il se forma de ses ruines une nouvelle ville dans le voisinage, à laquelle on donna le nom de la première qui subsistait du temps des Romains ; car Ptolémée parle de Ninive comme subsistante, quoi qu'il soit certain que l'ancienne Ninive avait été détruite depuis très-longtemps. Ce fut cette dernière Ninive que les Sarrasins ruinèrent vers le septième siècle, selon l'illustre Marsham. (D.J.)