(Histoire des Drogues) prononcez cahoutchou, c'est la résine qu'on trouve dans les pays de la province de Quito, voisins de la mer. Elle est aussi fort commune sur les bords du Maragnon, et est impénétrable à la pluie. Quand elle est fraiche, on lui donne avec des moules la forme qu'on veut ; mais ce qui la rend le plus remarquable, c'est sa grande élasticité. On en fait des bouteilles qui ne sont pas fragiles, et des boules creuses qui s'aplatissent quand on les presse, et qui dès qu'elles ne sont plus gênées, reprennent leur première figure.
Les Portugais du Para ont appris des Omaguas à faire, avec la même matière, des seringues qui n'ont pas besoin de piston. Elles ont la forme de poires creuses, percées d'un petit trou à leurs extrémités, où l'on adapte une canule de bois ; on les remplit d'eau, et en les pressant lorsqu'elles sont pleines, elles font l'effet d'une seringue ordinaire. Ce meuble est fort en usage chez les Omaguas.
Quand ils s'assemblent entr'eux pour quelque fête, le maître de la maison ne manque pas d'en présenter une par politesse à chacun des conviés, et son usage précède toujours parmi eux le repas de cérémonie. En 1747, on a trouvé l'arbre qui produit cette résine dans les bois de Cayenne, où jusqu'alors il avait été inconnu. Histoire de l'acad. des Scienc. année 1745. (D.J.)