S. m. (Histoire des Drogues exotiques) suc qui tient le milieu entre la gomme et la résine ; tantôt il est en grandes gouttes comme l'encens, tantôt en gros morceaux : il est roussâtre en-dehors, et intérieurement d'une certaine couleur de corne ; il plie, blanchit sous la dent, et même entre les doigts ; il est d'un goût âcre et mordicant, d'une odeur puante, forte, qui approche de celle du porreau, et qui tient comme le milieu entre l'assa-foetida et le galbanum. Lorsqu'on l'approche de la chandelle il s'enflamme, et quand il est cuit sur le feu avec de l'eau, du vin, et du vinaigre, il se résout entièrement ; on en trouve dans les boutiques des morceaux sales, et comme fondus, d'une couleur obscure, mais qui ont le même goût et la même odeur que le plus pur.
On estime le sagapenum qui est transparent, roux en - dehors, qui parait former intérieurement des gouttes blanches ou jaunâtres, qui lorsqu'on le brise, plie sous les doigts, et qui lorsqu'on le manie, répand une odeur également pénétrante et désagréable.
Charas fait mention d'un sagapenum blanc en-dedans et en - dehors, qu'il croit le meilleur ; mais on en trouve rarement de tel dans les boutiques.
Les anciens Grecs connaissaient le sagapenum : Dioscoride dit que c'est le suc d'une plante férulacée qui croit dans la Médie ; on nous l'apporte encore aujourd'hui de Perse et d'Orient.
La plante d'où il découle nous est inconnue : on conjecture avec assez de raison par les parcelles de tiges et les graines, qui sont souvent mêlées avec ce suc, que c'est une espèce de férule. (D.J.)