S. m. (Négoce de blé) on appelle regrattiers ou blatiers de petits marchands qui achetent une médiocre quantité de blé pour le revendre d'un marché à l'autre ; voici comme ils en usent pour augmenter la mesure du grain, surtout lorsqu'il est bien sec : ils prennent un gros grès qu'ils font rougir au feu, puis ils le mettent dans une boite de fer qu'ils fourrent au milieu du monceau de blé, et l'arrosent légèrement ; ils ont soin ensuite de le passer à la pelle pour le rafraichir. Le produit de cet artifice sur le blé ordinaire Ve à un seizième, c'est-à-dire qu'au lieu de seize boisseaux ils en font dix-sept : cela Ve plus loin sur d'autres grains, et particulièrement sur l'avoine qui augmente d'un huitième. On reconnait néanmoins cet artifice en maniant ce blé, car il est moins coulant qu'à l'ordinaire, et devient rude sur la main. La même chose arrive pareillement au blé qui a été mis sur du plâtre nouvellement employé, avec cette différence qu'il n'en vaut pas moins. On les peut distinguer l'un de l'autre en les mâchant : celui qui a été sur du plâtre, casse net sous les dents, mais il ne se mout pas moins bien ; celui des regrattiers au contraire obéit et se déchire, pour ainsi dire. (D.J.)
REGRATTIER, s. m. (Négoce de sel) marchand qui fait et qui exerce le regrat ; de tous les regrattiers, ceux qui se mêlent du regrat du sel, c'est-à-dire qui le vendent à petites mesures, sont les plus considérables. Nul en France ne peut être regrattier de la marchandise de sel, qu'il n'ait une commission enregistrée au greffe du grenier à sel, dans l'étendue duquel il exerce le négoce, et qu'il n'ait prêté le serment entre les mains des officiers du grenier. Le sel de revente doit être sel de gabelle pris au grenier. Savary. (D.J.)