ANGLETERRE
- Détails
- Écrit par : Denis Diderot (*)
Il ne manque à l'Angleterre que l'olive et le raisin : elle a des grains, des pâturages, des fruits ; des métaux, des minéraux, des bestiaux, de très-belles laines, des manufactures au-dedans, des colonies au-dehors, des ports commodes sur ses côtes, de riches comptoirs au loin. Elle n'a commencé à jouir pleinement de tous ces avantages que sous le règne d'Elisabeth, fille de Henri VIII. Ses principales marchandises, y compris celles de l'Ecosse et de l'Irlande, sont les laines et l'étain ; les autres sont la couperose, le fer, le plomb, le charbon, l'alun, le vitriol, les chairs salées, les cuirs verts, l'aquifou, l'amydon, les ardoises, les bœufs, les vaches, les ouvrages en laine et soie ; les verres, des chapeaux, des dentelles, des chevaux, de l'ivoire, de la quincaillerie ; des ouvrages en acier, fer et cuivre ; de la litharge, de la calamine, etc. voilà ce qui est de son cru. Mais que ne lui vient-il pas de ses colonies, et des magasins qu'elle a dans presque toutes les contrées du nord ? On verra ailleurs ce qu'elle tire des Indes orientales. Elle commerce sur la Méditerranée, aux Echelles du levant, et presque partout elle a des compagnies de commerce. Elle abonde en vaisseaux, et presque tous sont sans cesse occupés : qu'on juge donc de la richesse des retours.
* ANGLETERRE (LA NOUVELLE), province de l'Amérique septentrionale, près du Canada et de la mer Septentrionale. Lat. 41-45.
Jean Varazan, Florentin, la découvrit, en prit possession pour François I. en 1524, et les Anglais y portèrent des habitants en 1607 et 1608. Cette première tentative ne réussit pas ; et ce ne fut qu'en 1621 que cette contrée fut appelée la nouvelle Angleterre, New-England : il en vient des fourrures, castors et orignaux, des matures, des froments, des farines, du biscuit, des grains, des légumes, des viandes salées, du poisson, de la morue verte et seche, du maquereau salé, du chanvre, du lin, de la poix, du gaudron, et même de l'ambre. Ce sont les Sauvages qui fournissent les pelleteries ; on leur donne en échange du plomb, de la poudre, et des armes à feu.