APOSTOLIQUE
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- Écrit par : Edme-François Mallet (G)
APOSTOLIQUE, (Théologie) Le titre d'apostolique est un des caractères distinctifs de la véritable Eglise. Ce titre qu'on donne aujourd'hui par excellence à l'Eglise Romaine, ne lui a pas toujours été uniquement affecté. Dans les premiers siècles du Christianisme il était commun à toutes les églises qui avaient été fondées par les apôtres, et particulièrement aux sièges de Rome, de Jérusalem, d'Antioche, et d'Alexandrie : comme il parait par divers écrits des Peres et autres monuments de l'Histoire ecclésiastique. Les églises même qui ne pouvaient pas se dire apostoliques, eu égard à leur fondation faite par d'autres que par des apôtres, ne laissaient pas de prendre ce nom, soit à cause de la conformité de leur doctrine avec celle des églises apostoliques par leur fondation ; soit encore parce que tous les évêques se regardaient comme successeurs des apôtres, ou qu'ils agissaient dans leurs dioceses avec l'autorité des apôtres. Voyez EVEQUE.
Il parait encore par les formules de Marculphe, dressées vers l'an 660, qu'on donnait aux évêques le nom d'apostoliques. La première trace qu'on trouve de cet usage, est une lettre de Clovis aux prélats assemblés en concîle à Orléans ; elle commence par ces mots : Le roi Clovis aux SS. évêques et très-dignes du siège apostolique. Le roi Gontran nomme les évêques assemblés au concîle de Mâcon, des pontifes apostoliques, apostolici pontifices.
Dans les siècles suivants, les trois patriarchats d'orient étant tombés entre les mains des Sarrasins, le titre d'apostolique fut réservé au seul siège de Rome, comme celui de pape au souverain pontife qui en est évêque. Voyez PAPE. S. Grégoire le grand qui vivait dans le VIe siècle dit, liv. V. épit. 37. que quoiqu'il y ait eu plusieurs apôtres, néanmoins le siège du prince des apôtres a seul la suprême autorité, et par conséquent le nom d'apostolique, par un titre particulier. L'abbé Rupert remarque, lib. I. de Divin. offic. cap. xxvij. que les successeurs des autres apôtres ont été appelés patriarches ; mais que le successeur de saint Pierre a été nommé par excellence apostolique, à cause de la dignité du prince des apôtres. Enfin le concîle de Rheims tenu en 1049, déclara que le souverain pontife de Rome était le seul primat apostolique de l'Eglise universelle. De-là ces expressions aujourd'hui si usitées, siège apostolique, nonce apostolique, notaire apostolique, bref apostolique, chambre apostolique, vicaire apostolique, etc. Voyez NONCE, BREF, etc. (G)