ou MORESQUE, s. m. ouvrage de Peinture ou de Sculpture, qu'on nomme ainsi des Arabes et des Mores, qui employaient ces sortes d'ornements au défaut de représentations humaines et d'animaux que leur religion défendait d'employer. On fait encore usage de ces ornements, que l'on exécute en Peinture seulement et non en Sculpture ; tels qu'on en voit au château de Meudon, à celui de Sceaux, de Chantilly, à la Ménagerie, à Trianon, etc. peints par Audran avec beaucoup d'art, de feu, et d'invention. Berin, Gillot, et Vateau ont aussi excellé dans ce genre d'ornement, dont on s'est servi pour fabriquer aux Gobelins et à la Savonnerie quelques tapisseries des appartements du Roi, des portières, des paravens, et autres meubles de cette espèce, auxquels ces sortes d'ornements sont propres, et non ailleurs ; aussi nos meilleurs architectes n'en font-ils usage que là, ou tout au plus dans de petits appartements, comme chambre et salle des bains, cabinets de toilette, garde-robes, etc. et méprisent le mauvais goût de ces sculpteurs qui prodiguent ces ornements chimériques et imaginaires dans les appartements qui demandent de la gravité ; au lieu de leur préférer ce que la nature nous offre de plus beau dans ses productions. (P)
ARABESQUE
- Détails
- Écrit par : Jacques-François Blondel (P)