FÉERIE
- Détails
- Écrit par : Louis de Cahusac (B)
Mais ce grand poète n'introduisit la férie dans ses opéra, qu'en sous-ordre. Urgande dans Amadis, et Logistille dans Roland, ne sont que des personnages sans intérêt, et tels qu'on les aperçoit à peine.
De nos jours le fond de la férie, dont nous nous sommes formés une idée vive, légère et riante, a paru propre à produire une illusion agréable, et des actions aussi intéressantes que merveilleuses.
On avait tenté ce genre autrefois ; mais le peu de succès de Manto la fée, et de la Reine des Peris, semblait l'avoir décrédité. Un auteur moderne, en le maniant d'une manière ingénieuse, a montré que le malheur de cette première tentative ne devait être imputé ni à l'art ni au genre.
En 1733, M. de Moncrif mit une entrée de féerie dans son ballet, de l'empire de l'Amour ; et il acheva de faire goûter ce genre, en donnant Zelindor roi des Silphes.
Cet ouvrage qui fut représenté à la cour, fit partie des fêtes qui y furent données après la victoire de Fontenoy. Voyez FETES DE LA COUR.
MM. Rebel et Francœur qui en ont fait la musique, ont répandu dans le chant une expression aimable, et dans la plupart des symphonies un ton d'enchantement qui fait illusion : c'est presque partout une musique qui peint, et il n'y a que celle-là qui prouve le talent, et qui mérite des éloges. (B)