(Médecine pratique) espèce d'affection soporeuse, que les anciens ont subdivisée en coma vigil, et en coma somnolentum. Les autres affections du même genre, que l'exactitude de l'école a érigées en autant de maladies distinctes, et dont on nous a donné des histoires et des traitements particuliers, sont le larus, la léthargie, l'apoplexie : mais il vaut beaucoup mieux, avec les médecins exacts, ne les regarder que comme les différents degrés d'une même maladie, du sommeil contre nature. Voyez SOPOREUSE (AFFECTION). (b)
S. m. (Médecine pratique) ce mot désigne une maladie dont le caractère distinctif est un dégoût extrême pour les bons aliments, et un appétit violent pour des choses absurdes, nuisibles, nullement alimenteuses. Les étymologistes prétendent qu'on lui a donné ce nom qui dans le sens naturel signifie pie, parce que comme cet oiseau est fort varié dans ses paroles et son plumage, de même l'appétit dépravé de cette espèce de malade s'étend à plusieurs différentes choses, et se diversifie à l'infini ; n'aurait on pas pu trouver un rapport plus sensible et plus frappant entre cet oiseau remarquable par son babil, et les personnes du sexe, qui sont les sujets ordinaires de cette maladie ? est-ce un pareil rapport qui aurait autorisé cette dénomination ? ou plutôt ne serait-ce pas parce que la pie, comme l'ont écrit quelques naturalistes, se plait à manger des petites boules de terre ? On voit aussi que le mot grec, par lequel on exprime cette maladie, , ou, suivant le dialecte attique, , est le nom de la pie ; quelques auteurs, comme il s'en trouve souvent, préférant aux explications naturelles les sens les plus recherchés, ont tâché de trouver au mot une autre étymologie, ils l'ont dérivé de , qui veut dire lierre, établissant la comparaison entre la maladie dont il s'agit et cette plante parasite, sur le nombre et la variété des circonvolutions et détours qu'elle fait à l'aide des autres corps qui lui servent d'appui : quoi qu'il en soit de la justesse de ces étymologies et de ces commentaires, laissons cette discussion de mots pour passer à l'examen des choses.
S. m. (Histoire naturelle et Médecine pratique) c'est le nom que les habitants du Brésil ont donné à un insecte assez semblable à la puce par la couleur et par la manière dont il saute, mais communément beaucoup plus petit, égalant à peine en grosseur un grain de sable. Jean Heurnius le père, pour exprimer sa petitesse, l'appelle une idée d'animal ; le Brésil n'est pas le seul pays où l'on en trouve, il est répandu dans presque toutes les îles d'Amérique ; et c'est avec raison que Lerins pense que c'est le même insecte qui est connu dans les îles espagnoles sous le nom de nigua. (Histoire du Brésil, chap. ij.) Les tons habitent ordinairement les terrains sablonneux, et surtout ceux qui sont plantés en canne à sucre, et de-là s'élancent sur les passants, attaquent principalement ceux qui ont les pieds nuds, se nichent dans la peau et entre les ongles, et y excitent une maladie que les naturels du pays appellent aussi ton. Les François ont donné à ces insectes le nom de chiques ; c'est sous ce nom que M. de Rochefort les décrit et détaille les effets de leur piquure dans son histoire naturelle et morale des îles Antilles. Voyez CHIQUES. Pour le completer, nous ajouterons ici quelques particularités sur l'espèce d'affection qui suit l'entrée de ces animaux dans la peau, et sur les remèdes que l'expérience a consacrés comme plus efficaces.
S. m. (Médecine pratique) maladie exotique inconnue en Europe, très-commune et endémique sur les côtes de Guinée, et dans les pays chauds d'Afrique, qui est caractérisée par des éruptions fongueuses sur les différentes parties du corps ; nous ne la connaissons que par la description très-détaillée que M. *** en a donnée, et qui se trouve dans les essais et observat. de méd. de la société d'Edimbourg, tom. VI. article lxxvij. pag. 419. et suiv. c'est dans cette source que nous puiserons tous les matériaux de cet article.
ou RHACHITIS, (Médecine pratique) maladie ainsi appelée de , épine du dos, parce que la cause et les principaux symptômes paraissent resider dans cette partie du corps ; elle n'a point été connue avant le milieu du seizième siècle, où elle commença ses ravages par les provinces occidentales de l'Angleterre, d'où elle se répandit avec beaucoup de promptitude dans tous les pays septentrionaux de l'Europe. Les enfants sont les seules victimes que le rachitis immole à ses fureurs ; elle les prend au berceau depuis le sixième mois environ de leur naissance, jusqu'à l'âge d'un an et demi, et plus rarement jusqu'à ce qu'ils aient atteint la moitié de leur premier lustre ; son invasion est marquée par les signes suivants.