(Médecine) douleurs vives au rectum, à la vessie ou à la matrice, et qui font faire des efforts comme pour pousser au-dehors la cause irritante, quelle qu'elle sait. On restreint vulgairement le terme d'épreintes à une maladie du fondement, qui cause de fréquentes et inutiles envies d'aller à la selle. Voyez TENESME. La dyssenterie et les hémorrhoïdes causent des épreintes, dont la continuation produit assez ordinairement le renversement de la membrane interne du rectum. Pour prévenir cet inconvénient, et pour y remédier, il est très-utîle de se tenir le siège dans du lait, ou dans une décoction de plantes émollientes, afin que la membrane qui, poussée par les efforts répetés, forme un bourrelet à l'extérieur, soit humectée, baignée et rafraichie, et qu'elle devienne moins susceptible de l'impression des causes irritantes. Ce traitement local calme la tension inflammatoire. Mais quand les douleurs et les accidents diminuent, si l'on continue les injections, il est à-propos de rendre la liqueur un peu résolutive, par l'addition des fleurs de camomille, de mélilot, de sureau, etc. aux plantes émollientes. On supprime enfin celles-ci, pour ajouter aux fleurs susdites celles de roses rouges, etc. surtout si le relâchement de la membrane a été considérable, afin de fortifier les parties que la maladie et les remèdes relâchans, qui conviennent dans son commencement et ses progrès, ont affoiblies. Ceux qui ont la pierre dans la vessie, sont sujets aux épreintes du rectum, par la communication qu'il y a entre ces parties, par le moyen des nerfs et des vaisseaux.



La vessie a aussi des épreintes dans la plupart de ses maladies, et dans celles des parties qui l'avoisinent. L'envie fréquente d'uriner, dans laquelle les malades rendent l'urine en petite quantité et avec grande douleur, a été appelée tenesme de la vessie, et plus communément strangurie. Voyez ce mot. Cette maladie peut avoir pour cause occasionnelle les embarras du canal de l'urethre. Voyez CARNOSITE. Une vessie racornie, des parois de laquelle il exude une humeur muqueuse susceptible de devenir âcre, est sujette aux épreintes. Lorsque la capacité de la vessie est diminuée, les envies d'uriner doivent être fréquentes, parce qu'une petite quantité d'urine fait une impression sensible sur les parois de cet organe. Une boisson adoucissante et fort abondante, relâche et distend la vessie ; mais il faut avoir soin que la secrétion de l'urine, qui est augmentée, trouve une issue libre ; et l'usage de la sonde placée dans la vessie, est un moyen sans lequel les malades ne se détermineraient pas à boire plus copieusement, parce qu'ils ont la fâcheuse expérience qu'ils souffrent d'autant plus, qu'ils urinent plus fréquemment : aussi la plupart craignent-ils de boire. Les injections qu'on fait dans la vessie, délaient et entraînent les matières qui y croupissaient, et concourent efficacement avec la boisson, à mondifier la cavité de ce viscère dans les cas susdits, et dans celui d'ulcération.

Les vaisseaux variqueux à l'orifice de la vessie, sont susceptibles de gonflement, de phlogose et d'inflammation ; de-là des épreintes, ou ce sentiment douloureux qui excite continuellement à faire des efforts pour uriner, la vessie même étant vide. Quoiqu'on reçoive dans ce cas du soulagement de la sonde laissée dans la vessie, il n'est pas nécessaire d'y avoir recours, l'usage des bougies est suffisant, il faut les augmenter de volume par degré, et comme elles ne doivent agir qu'en comprimant les vaisseaux, elles doivent être très-adoucissantes. Le blanc de baleine, l'huîle d'amandes douces, et la quantité de cire nécessaire pour donner la consistance requise, sont les seuls ingrédiens qui entrent dans la composition de ces sortes de bougies.

Quand la chute de la matrice est compliquée d'inflammation, il survient difficulté et fréquence d'uriner : ce sont des épreintes symptomatiques, la réduction de la matrice les fait cesser.

On excite des épreintes par des lavements âcres, pour procurer la sortie d'un enfant mort, ou du placenta resté dans la matrice. Cet effet des lavements irritants montre l'utilité des anodins dans le cas où il faut relâcher et détendre, comme dans l'inflammation de la matrice, de la vessie, et des parties circonvoisines. (Y)

EPREINTES, c'est ainsi qu'on nomme les fientes des loutres.