S. f. (Divination) espèce de divination qui se faisait avec des flèches ; du grec , arme de jet, dard, flèche, etc. et , divination. Elle était fort en usage chez les Orientaux pour prendre les augures, surtout avant que de commencer les expéditions militaires. " Le roi de Babylone, dit Ezéchiel en parlant de Nabuchodonosor, s'est arrêté à la tête des deux chemins ; il a mêlé des flèches dans un carquois pour en tirer un augure de la marche qu'il doit prendre. Le sort est tombé sur Jérusalem, et lui a fait prendre la droite ". D'où il s'ensuit que la belomantie se pratiquait de cette sorte. Celui qui voulait tirer un augure sur son entreprise, prenait plusieurs flèches, sur chacune desquelles il écrivait un mot relatif à son dessein et pour ou contre ; il brouillait ensuite et confondait ces flèches dans un carquois ; et la première qu'il tirait le décidait, suivant ce qu'elle portait écrit. Le nombre des flèches n'était pas déterminé ; quelques-uns le font monter à onze : mais Pocockius, dans son Essai sur l'histoire des Arabes, remarque que ces peuples, dans une espèce de divination semblable à la belomantie, et qu'ils nomment alazalam, n'emploient que trois flèches ; l'une sur laquelle ils écrivent ces mots : le Seigneur m'a commandé ; sur la seconde ceux-ci : le Seigneur m'a empêché, et ne marquent rien sur la troisième. Si du vase où ils ont mis ces trois flèches ils tirent du premier coup la première ou la seconde, c'en est assez pour leur faire exécuter le dessein qu'ils ont projeté, ou pour les en détourner. Mais si la troisième leur tombe d'abord sous la main, ils la remettent dans le vase jusqu'à ce qu'ils en aient tiré une des deux autres, afin d'être absolument décidés. Voyez DIVINATION.



Il est encore mention dans le prophète Osée, ch. VIe d'une espèce de divination qu'on faisait avec des baguettes, et qui a plus de rapport à la rhabdomantie qu'à la belomantie. Voyez RHABDOMANTIE. Grotius et S. Jérôme confondent ces deux sortes de divinations, et prouvent que la belomantie eut lieu chez les Mages, les Chaldéens, les Scythes ; que ceux-ci la transmirent aux Sclavons, de qui les Germains la reçurent. (G)