S. f. (Physique) forme extérieure ou surface qui borne les corps, et leur donne une figure particulière. Voyez FIGURE et SURFACE.
Ce qui fait la différence spécifique entre les corps, selon plusieurs philosophes, c'est la diverse configuration et la diverse situation des parties. Selon ces philosophes, les éléments de tous les corps sont les mêmes ; par exemple, ceux de l'or et du plomb : la différente manière dont ces éléments sont arrangés, est tout ce qui constitue la différence de l'or et du plomb. Voilà pourquoi Descartes disait : Donnez-moi de la matière et du mouvement, et je ferai un monde ; ce que nous expliquerons plus bas.
Le sentiment des philosophes dont il s'agit n'est pas sans vraisemblance ; quelle autre différence pouvons-nous imaginer entre les corps, que celle qui résulte de la figure et de la disposition différente de leurs parties ? Car en vertu de cette différence, ils pourront 1°. réfléchir des rayons de différentes couleurs, et par conséquent être différemment colorés, voyez COULEUR : 2°. Ils pourront avoir différents degrés de mollesse, de dureté, ou d'élasticité. Voyez ces mots. Cependant cette hypothèse pour expliquer la différence des corps, élude la question plutôt qu'elle ne la résout : il reste toujours deux difficultés considérables. En premier lieu, on peut demander quels sont en général les éléments ou particules composantes des corps ; si on dit que ce sont des corps, on n'avance point ; car ces corps auront eux-mêmes des particules ou éléments, et ne seront point par conséquent les particules ou éléments primitifs des corps qui tombent sous nos sens : si on dit que ce ne sont point des corps, on dit une absurdité ; car comment concevoir qu'avec ce qui n'est point corps, on fasse un corps ? Des deux côtés les difficultés sont à-peu-près égales. Voyez CORPS.
En second lieu, supposons que les particules des corps soient des corps ; ces particules ont-elles une dureté primitive, ou leur dureté vient-elle de la pression d'un fluide ? deux questions également difficiles à résoudre. Voyez l'article DURETE.
Il résulte de ces réflexions, que nous ne voyons et ne connaissons, pour ainsi dire, que la surface des corps, encore très-imparfaitement, et que le tissu intérieur nous en échappe : c'est sans-doute parce qu'ils nous ont été donnés uniquement pour nos besoins, et qu'il n'est pas nécessaire pour nos besoins que nous en sachions davantage.
Au reste, quand Descartes disait, donnez-moi de la matière, etc. ce grand philosophe ne prétendait pas nier, comme l'ont dit quelques imposteurs, que la matière fût créée, ni qu'elle eut besoin d'un souverain moteur ; il voulait dire seulement que ce souverain moteur n'employait que la figure et le mouvement pour composer les différents corps ; mais cette opération est toujours l'ouvrage d'une intelligence infinie.
CONFIGURATION ou ASPECT DES PLANETES, en Astrologie, sont certaines distances que les planètes ont entr'elles dans le zodiaque, par lesquelles, selon les Astrologues, elles s'aident ou se nuisent les unes les autres. Ces distances se mesurent par le nombre des degrés du zodiaque qui séparent ces deux planètes. Tant que l'Astrologie a été en honneur, on a eu beaucoup d'égard à la configuration des planètes ; elle est fort négligée aujourd'hui avec raison. Voyez ASPECT et ASTROLOGIE.