S. f. (Physique) est l'action d'éteindre, c'est-à-dire d'anéantir ou de détruire le feu, la flamme ou la lumière. Voyez LUMIERE, FLAMME. etc.
Boerhaave nie qu'il y ait proprement rien qui soit capable d'éteindre le feu : c'est, dit-il, un corps sui generis, d'une nature immuable, et nous ne pouvons pas plus le détruire que nous ne pouvons le créer. Voyez FEU.
Cela peut être ; mais il n'en est pas moins vrai qu'on arrête l'action de cette matière qui forme ce que nous appelons le feu. Ainsi dire que l'eau n'éteint pas le feu, parce qu'elle ne détruit pas la matière du feu, c'est éluder la difficulté au lieu de la résoudre.
Les sectateurs d'Aristote expliquent l'extinction du feu par le principe d'antipéristase ou de contrariété ; ainsi, disent-ils, l'eau chasse le feu, parce que les qualités de l'eau sont contraires à celles du feu ; l'une étant froide et humide, et l'autre chaud et sec. Mais outre que ce n'est pas là une explication, puisqu'elle ne rend point raison de cette contrariété, elle ne parait pas même satisfaisante pour ceux qui se contentent de mots vides de sens ; car le feu est éteint avec l'eau chaude aussi-bien qu'avec l'eau froide, etc. Voyez ANTIPERISTASE.
Quelques modernes apportent deux causes plus plausibles de l'extinction du feu ; savoir la dissipation, comme quand les matières qui lui servent d'aliment sont dispersées par un vent trop violent ; et la suffocation, quand il est tellement comprimé qu'il ne peut plus conserver son mouvement libre, comme il arrive quand on jette de l'eau dessus.
On sent bien que cette explication est encore très-légère et très-vague. Avouons franchement que nous ignorons pourquoi l'eau éteint le feu, comme nous ignorons pourquoi une pierre tombe, pourquoi nous remuons nos doigts, et la cause de cent autres phénomènes aussi communs, et aussi inexplicables pour nous. (O)
EXTINCTION, (Jurisprudence) s'applique en cette matière à différents objets, savoir :
Extinction de la chandelle : c'est lorsqu'on fait une adjudication à l'extinction de petites bougies ou chandelles, comme cela se pratique dans les fermes du Roi. Voyez CHANDELLE ETEINTE.
Extinction d'une charge foncière, réelle, ou hypothéquaire ; c'est lorsqu'on amortit quelque charge qui était imposée sur un fonds.
Extinction du douaire ; c'est lorsque la femme et les enfants qui avaient droit de jouir du douaire, sont décédés, ou que l'on a composé avec eux, et racheté le douaire.
Extinction d'une famille ; c'est lorsqu'il n'en reste plus personne.
Extinction d'un fidei-commis, ou d'une substitution ; c'est lorsque le fidei-commis ou substitution est fini, soit parce tous les degrés sont remplis, et que les biens deviennent libres, soit parce qu'il ne se trouve plus personne habîle à recueillir les biens en vertu de la disposition.
Extinction de ligne directe, ou collatérale ; c'est lorsque dans une famille une ligne se trouve entièrement défaillante, c'est-à-dire qu'il n'en reste plus personne.
Extinction de nom ; c'est lorsqu'il ne se trouve plus personne de ce nom.
Extinction d'une rente ; c'est lorsqu'une rente est amortie ou remboursée.
Extinction d'une servitude ; c'est quand un héritage est déchargé de quelque servitude qui y était imposée.
Extinction d'une substitution, voyez ci-dessus, Extinction d'un fidei-commis. (A)
EXTINCTION
- Détails
- Écrit par : Antoine-Gaspard Boucher d'Argis (A)
- Catégorie : Physique
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