S. f. (Mythologie) divinité des voleurs chez les Romains, qui avaient établi en son honneur une fête nommée les Furinales, Furinalia, dont la célébration était marquée dans le calendrier et dans les fastes, au sixième jour avant les calendes de Septembre.

Cette déesse avait un temple dans la quatorzième région de Rome, et pour le desservir, un prêtre particulier, flamen furinalis, qui était un des quinze flamines, mais dont la gloire vint à tomber insensiblement avec celle de sa divinité. Il fallait en effet que son culte fût fort déchu du temps de Varron, puisqu'il dit qu'à peine connaissait-on le nom de ce prêtre. Plutarque remarque que le jeune Gracchus, pour éviter la fureur du peuple qui venait d'immoler son frère, se retira dans le bois sacré de la déesse Furine, qui était situé près de son temple, et qui ne put lui servir d'asîle ; tant on respecte peu les droits de la religion dans le feu des guerres civiles !



On tire le nom de Furine du mot latin fur, un voleur : mais cette étymologie n'aurait pas été goutée par Cicéron, qui croyait que cette divinité était la même que les furies ; d'autant plus qu'il est parlé quelquefois des furines au pluriel. Turnebe, dans ses adversaria, défend l'opinion de Cicéron, par la raison que Plutarque, en parlant du bois sacré où périt le jeune Gracchus, l'appelle le bois des Erynnies ou des furies. (D.J.)