S. m. (Mythologie) surnom que les anciens Romains donnaient à Jupiter, le nommant Jupiter hospes, parce qu'ils le regardaient comme le dieu protecteur de l'hospitalité. Les Grecs l'appelaient par la même raison , vangeur des injures faites à des hôtes ; Jupiter hospitibus nam te dare jura loquuntur ; mais Jupiter n'était pas le seul des dieux qui eut le titre de protecteur de l'hospitalité. Voyez ce mot où on le prouve.

Ce n'était pas non plus, pour le dire en passant, à Jupiter hospitalier, que les Samaritains consacrèrent leur temple de Garizim, comme le prétend M. Bossuet, mais c'était à Jupiter Olympien, sous l'invocation duquel il ne subsista pas même longtemps, si l'on adopte pour vrai, le récit que fait Josephe, Antiq. liv. XIII. ch. VIe de la dispute qui s'éleva en Egypte sous Ptolomée Philométor entre les Juifs et les Samaritains, au sujet de leur temple ; les Samaritains soutenant que le temple de Garizim était le seul vrai temple du Seigneur, et les Juifs prétendant au contraire, que c'était celui de Jérusalem. (D.J.)



HOSPITALIERS, s. m. pl. (Histoire ecclésiastique) religieux que le pape Innocent III. a établis pour retirer les pauvres pélerins, les voyageurs et les enfants trouvés ; ils sont habillés de noir comme les prêtres, et ont une croix blanche sur leur robe et sur leur manteau. Il y a à Paris des religieuses de l'ordre de S. Augustin, que l'on appelle hospitalières de la charité de Notre-Dame ; elles portent l'habit de S. Français, avec le scapulaire blanc à l'honneur de la Vierge, et le voîle noir. Ces religieuses font vœu d'hospitalité, outre les trois vœux ordinaires, et ont, lorsqu'elles vont au chœur, un manteau gris-brun, semblable à leur habit. Il y en a d'autres qui sont aussi de l'ordre de S. Augustin, et qui font les mêmes vœux, on les appelle hospitalières de la misericorde de Jesus. Pendant l'été, elles n'ont qu'une robe blanche, avec une guimpe et un rochet de fine toîle de lin : l'hiver, lorsqu'elles sont au chœur, ou qu'on porte l'extrême-onction à quelque pauvre malade de l'hôpital, elles mettent un grand manteau noir par-dessus leur rochet. C'est l'archevêque de Paris qui est leur supérieur. Diction. de Moréri.

HOSPITALIERES sœurs, s. f. pl. (Histoire de Malte) c'est le nom primitif des religieuses de l'ordre de Malthe ; elles furent établies à Jérusalem au milieu de l'onzième siècle par les mêmes marchands d'Amalphie, qui établirent les frères hospitaliers de S. Jean de Jérusalem, pour avoir soin des chrétiens d'Europe qui allaient visiter les saints lieux. Elles renoncèrent au siècle quelque temps après comme les frères hospitaliers, et se consacrèrent au service des pauvres et des pélerines. Elles prirent l'habit régulier qui consistait dans une simple robe noire, sur laquelle était attachée du côté du cœur une croix de toîle blanche à huit pointes ; elles firent aussi les trois vœux solennels de religion qu'elles prononcèrent au pied du saint sépulchre, et que le patriarche de Jerusalem reçut. Après la prise de cette ville par Saladin, les sœurs hospitalières se retirèrent en Europe, et y formèrent depuis des établissements considérables. Leur naissance devait être noble, et l'on exigeait à leur égard les mêmes preuves que pour les chevaliers. Leur habillement consistait dans une robe de drap rouge, avec un manteau de drap noir, sur lequel on attachait une croix de toîle blanche à huit pointes : usage qui a varié en différentes provinces et en différents siècles. Vertot. (D.J.)