S. m. (Mythologie) divinité des anciens Germains. Ils célébraient par des chansons, entr'autres le dieu Tuiston, et son fils appelé Man, qu'ils reconnaissaient pour les auteurs de la nation, et les fondateurs de l'état. Ils ne les représentaient point comme des hommes, et ne les enfermaient point dans les temples ; les bois et les forêts leur étaient consacrés, et cette horreur secrète qu'inspire le silence et l'obscurité de la nuit, servait à ces peuples d'une divinité inconnue. (D.J.)



MAN ou MEM, (Commerce) poids dont on se sert aux Indes orientales, particulièrement dans les états du grand Mogol. Il y a de deux sortes de mants, l'un qui est appelé man de roi, ou poids de roi, et l'autre que l'on nomme simplement man. Le man de roi sert à peser les denrées et choses nécessaires à la vie, même les charges des voitures. Il est composé de 40 serres, chaque serre valant juste une livre de Paris, de sorte que 40 livres de Paris sont égales à un man de roi. Le sieur Tavernier, dans ses observations sur le commerce des Indes orientales, ne semble pas convenir de ce rapport du man avec les poids de Paris. Selon lui, le man de Surate ne revient qu'à 34 livres de Paris, et est composé de 40, et quelquefois 41 serres ; mais la serre est d'un septième moins forte que la livre de Paris. Il parle aussi d'un man qui est en usage à Agra capitale des états du Mogol, qui est la moitié plus fort que celui de Surate, et qui sur le pied de 60 serres dont il est composé, fait 51 à 52 livres, poids de Paris.

Le second man, dont l'usage est pour peser les marchandises de négoce, est aussi composé de 40 serres ; mais chaque de ses serres n'est estimée que douze onces, ou les trois quarts d'une livre de Paris ; de manière que ce deuxième man ne pese que 30 livres de Paris, ce qui est un quart moins que le man de roi.

On se sert encore dans les Indes orientales d'une troisième sorte de poids, que l'on appelle aussi man, lequel est fort en usage à Goa ville capitale du royaume de Decan, possédée par les Portugais. Cette troisième espèce de man est de 24 rotolis, chaque rotoli faisant une livre et demie de Venise, ou 13 onces un gros de Paris ; en sorte que le man de Goa pese trente-six livres de Venise, et dix-neuf livres onze onces de Paris. Le man pese à Mocha, ville célèbre d'Arabie, un peu moins de trois livres ; 10 mants font un trassel, dont les 15 font un bahart, et le bahart est de 40 livres.

MAN, (Commerce) c'est pareillement un poids dont on se sert à Cambaye dans l'île de Java, principalement à Bantam, et dans quelques îles voisines.

MAN, (Commerce) qu'on nomme plus ordinairement BATMAN, est aussi un poids dont on se sert en Perse ; il y en a deux, le man de petit poids, et le man de grand poids. On les appelle aussi man de roi, et man de Tauris. Voyez BATMAN.

MAN, (Commerce) c'est encore un des poids de Bandaar-Ameron, dans le sein persique ; il est de six livres ; les autres poids sont le man cha qui pese douze livres, et le man-furats qui en pese trente.

Il faut remarquer que les proportions qui se rencontrent entre les mants des Indes et le poids de Paris, doivent être regardées de même à l'égard des poids d'Amsterdam, de Strasbourg, de Besançon, etc. où la livre est égale à celle de Paris. Dictionnaire de Commerce.

MAN, île de, (Géographie) île du royaume d'Angleterre dans la mer d'Irlande, avec un évêché, qui est à la nomination du comte de Derby, et non pas à la nomination du roi, comme les autres évêques du royaume. Aussi n'a-t-il point séance au parlement dans la chambre haute : il est présenté à l'archevêque d'Yorck, qui le sacre.

L'île de Man a environ 30 milles en longueur, 15 dans sa plus grande largeur, et huit dans la moindre. Elle contient cinq gros bourgs ; Douglas et Rushin en sont les lieux principaux ; le terroir y est fertîle en avoine, bétail, et gibier ; le poisson y abonde. Voyez sur cette île la description curieuse qu'en a faite M. King, Kings description of the île of Man. Sa Long. est 12. 36. 55. latit. 54. 35.

L'île de Man est nommée par les anciens auteurs Menavia et Menapia dans Pline. Elle est plus septentrionale que l'île d'Anglesey, et beaucoup plus éloignée de la côte. L'île Mona de Tacite, n'est point l'île de Man, c'est l'île d'Anglesey, située au couchant du pays de Galles, et les Gallois la nomment encore l'île de Man.