S. f. (Grammaire et Art oratoire) vice ou défaut qui consiste à multiplier mal-à-propos les paroles. Voyez PLEONASME.

Les termes parfaitement synonymes doivent être retranchés d'un discours, si l'on veut y éviter la rédondance qui rend le style faible et languissant.

M. Despréaux a bien dépeint ce défaut, et moins encore pour les mots que pour le fond des choses, dans ces vers.

Un auteur quelquefois trop plein de son objet,



Jamais, sans l'épuiser, n'abandonne un sujet ;

S'il rencontre un palais, il m'en dépeint la face :

Il me promene après de terrasse en terrasse :

Ici s'offre un perron, là règne un corridor,

Là ce balcon s'enferme en un balustre d'or :

Il compte les plafonds, les ronds et les ovales,

Ce ne sont que festons, ce ne sont qu'astragales.

Je saute vingt feuillets pour en trouver la fin,

Et je me sauve à peine au-travers du jardin.

Ce mot rédondance est plus latin que français ; et nous ne pouvons le rendre en français que par ceux de superfluité ou abondance stérile.