S. m. en Lutherie, petite machine qui sert à faire résonner la plupart des instruments de Musique à corde. Il est composé d'une baguette de bois dur A C, fig. 8. Pl. II. un peu courbée en A, pour éloigner les crins de la baguette, et d'un faisceau de crins de cheval, composé de 80 ou cent brins, tous également tendus. Le faisceau de crins qui est lié avec de la soie, est retenu dans la mortaise du bec A, par le moyen d'un petit coin de bois qui ne laisse point sortir la ligature. Il est de même attaché au bas de la baguette C, après avoir passé sur la pièce de bois B, qu'on appelle la hausse. Cette hausse communique, par le moyen d'un tenon taraudé qui passe dans une mortaise, à la vis, dont la pièce d'ivoire D est la tête. Cette vis entre de trois ou quatre ou cinq pouces dans la tige ou fût de l'archet. On s'en sert pour tendre ou d'étendre les crins de l'archet, en faisant marcher la hausse vers A ou vers D. Voyez VIOLON ou VIOLE, pour les règles du coup d'archet.
Afin que l'archet touche plus vivement les cordes, on en frotte les crins de colophane, sorte de poix. Voyez COLOPHANE.
ARCHET, outil d'Arquebusier, est un morceau de lame d'épée ou de fleuret, emmanché dans une poignée faite comme celle d'une lime, mais percée tout proche du manche d'un trou, dans lequel on passe une grosse corde à boyau qui y est retenue à demeure par un nœud. Le haut de cette lame est dentelé comme une crémaillée, et l'autre bout de la corde à boyau est noué en boucle, et peut s'arrêter par cette boucle dans chaque dent ; les Arquebusiers se servent de l'archet pour faire tourner la boite à foret. Pour cet effet, ils font faire un tour à la corde à boyau autour de la boite, et l'accrochent par la boucle ou rosette à une des dents de la crémaillée de la lame ; de manière que le tour de corde fait sur la boite soit bien serré, en vertu de l'élasticité de la lame. On conçoit que si la corde n'était pas serrée sur la boite, l'archet en allant et venant ne ferait pas tourner la boite, ni par conséquent percer le foret ; si surtout la matière à percer opposait quelque résistance au mouvement du foret et de la boite.
Cet archet est aussi à l'usage du Doreur. Voyez Pl. du Doreur, fig. 43. Celui des Horlogers n'est presque pas différent ; ils substituent quelquefois à la lame d'épée un morceau de baleine ou de canne. Si vous comparez cette description avec celle qui suit, vous verrez que l'archet du Serrurier est aussi très-semblable à celui de l'Arquebusier.
ARCHET, chez les Serruriers, est un outil qui sert à faire marcher le foret. Cet outil est fait d'une lame d'épée ou de fleuret, ou d'un morceau d'acier étiré sous cette forme. A son extrémité faite en crochet est attachée la lanière de cuir ou la corde à boyau qu'on roule sur la boite du foret. Cette lanière se rend au manche de l'archet et y est attachée, en passant dans un oeil ou un piton ; l'oeil est percé dans la lame, ou le piton est rivé dessus. On cloue la lanière, après avoir traversé le piton ou l'oeil sur le manche : on a des archets de toute grandeur, selon la force des ouvrages à foret.
ARCHET, chez les Fondeurs de caractères d'Imprimerie, est un instrument faisant partie du moule qui sert à fondre les caractères de l'Imprimerie. C'est un bout de fil de fer long de douze à quatorze pouces géométriques, plié en cercle oblong. Des deux bouts qui se rejoignent, l'un est arrêté dans le bois inférieur du moule, et l'autre reste mobîle faisant un ressort que l'on met sur le talon de la matrice, pour l'arrêter au moule à chaque lettre que l'on fond. Voyez Planche II. du Fondeur de caractères, figure première D C E.
ARCHET, chez les Tourneurs, est un nom que ces ouvriers donnent à une perche attachée au plancher, suspendue au-dessus de leur tête, et à laquelle ils attachent la corde qui fait tourner leur ouvrage. Voyez TOURNEUR.