S. f. (Botanique ancienne) Les anciens n'ont point déterminé fixement ce qu'ils entendaient par le mot de fleur, flos : quelquefois ils ont caractérisé de ce nom les étamines ou filets qui sont au centre de la fleur ; et c'est ce qu'il faut savoir pour entendre plusieurs passages de leurs écrits. Par exemple, quand Aurélianus nomme la rose une fleur d'un beau jaune, soutenue par un calice pourpre, il est clair qu'il entend par le mot de fleur, les étamines qui sont au milieu de la rose, lesquelles sont en effet d'un beau jaune et en grand nombre ; et qu'il appelle le calice de la fleur, les feuilles ou pétales pourpres que nous nommons communément la rose même. C'est en suivant la même explication qu'il semble que Virgile peint notre baume sous le nom d'amello ; il dit qu'il a une fleur jaune, et des feuilles pourpres pour disque. Or on voit qu'il désigne par le nom de fleur, les étamines ou filets qui sont jaunes dans le baume ; et par les feuilles qui l'entourent, il entend le calice de la fleur qui est pourpre ou violet : mais que de grâces ne sait-il point mettre dans la peinture de son amello !
(Histoire naturelle, Botanique ancienne) nom que les anciens auteurs grecs ont donné à une plante qui croit sur les lieux où se trouvent des truffes par-dessous ; mais comme ils n'ont pas décrit cette plante sous laquelle on trouve des truffes, tubera, il n'est pas possible de la deviner. De plus, le récit qu'ils en font parait tellement contraire à d'autres sentiments qu'ils soutiennent ailleurs, et même tellement opposé à la vérité, qu'on ne peut s'empêcher de soupçonner ici quelque méprise. Ils disent que cette plante nous enseigne où sont les truffes ; mais nous savons que par tout où on en trouve, il ne vient point de plante au-dessus. Peut-être que quelques-uns d'eux, ont confondu la truffe, tuber, avec le bulbocastanum, que nous appelons en français terre-noix. En ce cas, il est certain que les feuilles de celle-ci en sont une sure indication, et alors leur hydrophillon ne serait qu'un second nom de terre-noix. (D.J.)
S. m. (Botanique ancienne) l'ixia selon les Botanistes modernes, est la plante plus connue encore sous le nom de carline, en latin carlina ou chamaeleon albus ; mais l'ixia ou ixias, dont Aetius, Actuarius, Scribonius Largus et d'autres font mention, est une plante bien différente de la carline ; car ces auteurs nous la donnent pour vénéneuse, et nous ignorons quelle plante ce peut être. (D.J.)
S. m. (Botanique ancienne) nom donné par les médecins arabes à deux graines très-différentes, et qui sont souvent prises dans leurs écrits l'une pour l'autre. Avicenne dit dans un endroit que le nil est la graine d'une plante rampante du genre des liserons, et que cette plante porte des fleurs bleues comme celle de la campanule ; dans un autre endroit il écrit que le nil est le nom d'une plante qui est d'usage en teinture, et qui semble être la même que notre pastel ou guesde. Quelquefois les Arabes entendent une plante sous le nom de nil, et quelquefois sous le même nom la teinture qu'on tire de cette plante. Les anciens traducteurs de Dioscoride en arabe, ont partout traduit le mot isatis par celui de nil, ainsi que la plante dont on tire l'indigo. Les interpretes des Arabes ont tous été jetés dans la même erreur, par le double sens du mot nil, qui désigne tantôt la plante, et tantôt la teinture qu'on en retire. (D.J.)
S. m. (Botanique ancienne) plante décrite par Dioscoride avec des feuilles semblables à celles de l'orcanette, mais sans tige, sans fleurs et sans semence. L'erreur de cet ancien botaniste vient de ce qu'il n'a observé cette plante que la première année, où en effet elle ne pousse que des feuilles, de même que la cynoglosse, la buglose, et autres plantes de cette espèce ; mais par les autres détails de Dioscoride, il parait effectivement que c'est une espèce d'orcanette, que le docteur Shérard a remarqué dans l'île de Jersey. (D.J.)