S. f. (Botanique) c'est la partie des plantes qui tire sa naissance de la racine, et qui soutient les feuilles, les fleurs et les fruits. La tige dans les arbres prend le nom de tronc, en latin, truncus ; et celui de caudex dans les herbes, on l'appelle caulis, et scaphus lorsqu'elle est droite comme une colonne. Les auteurs modernes l'ont nommée viticulus, lorsqu'elle est grêle et couchée, comme est celle de la nummulaire. Enfin, la tige des plantes graminées, s'appelle culmus.
Mais ce ne sont pas des mots qui intéressent les physiciens, ce sont les phénomènes curieux de la végétation ; par exemple, le redressement des tiges, car on sait que de jeunes tiges de plantes inclinées vers la terre se redressent peu-à-peu, et regardent la perpendiculaire. Dans celles qui n'ont de libre que l'extrémité, c'est cette extrémité qui se redresse. M. Dodart est le premier qui ait observé ce fait en France. Des pins qu'un orage avait abattus sur le penchant d'une colline, attirèrent l'attention de cet habîle physicien. Il remarqua avec surprise, que toutes les sommités des branches s'étaient repliées sur elles-mêmes, pour regagner la perpendiculaire ; en sorte que ces sommités formaient avec la partie inclinée, un angle plus ou moins ouvert, suivant que le sol était plus ou moins oblique à l'horizon.
M. Dodart cite à ce sujet dans les Mém. de l'acad. des Sciences ann. 1700. l'exemple de quelques plantes qui croissent dans les murs, telles que la pariétaire ; ces plantes après avoir poussé horizontalement, se redressent pour suivre la direction du mur : mais il n'a pas approfondi davantage la nature de ce mouvement de tiges ; nous savons seulement qu'il s'opère presque toujours, de façon que la partie qui se redresse devient extérieure à celle qui demeure inclinée : la tige prend alors la forme d'un siphon à trois branches : j'ai appris que depuis vingt-ans, M. Bonnet a tenté plusieurs expériences curieuses sur cette matière ; mais il en reste encore beaucoup à faire avant que de chercher à en assigner la cause, car ce n'est pas avec des dépenses d'esprit et des hypothèses, qu'on y peut parvenir. (D.J.)
TIGE, s. f. (Architecture) on appelle ainsi le fût d'une colonne.
Tige de rinceau, espèce de branche qui part d'un culot ou d'un fleuron, et qui porte les feuillages d'un rinceau d'ornement. (D.J.)
TIGE, s. f. (Hydraulique) voyez SOUCHE. (K)
TIGE DE FONTAINE, (Architecture hydr.) espèce de balustre creux, ordinairement rond, qui sert à porter une ou plusieurs coupes de fontaines jaillissantes, et qui a son profil différent à chaque étage. (D.J.)
TIGE, s. f. terme de plusieurs ouvriers, la tige d'une clé, en terme de Serrurier, est le morceau rond de la clé, qui prend depuis l'anneau jusqu'au panneton.
La tige d'une botte, en terme de Cordonnier, est le corps de la botte, depuis le pied jusqu'à la genouillere.
La tige d'un flambeau, en terme d'Orfèvre, est le tuyau du flambeau, qui prend depuis la pate jusqu'à l'embouchure inclusivement.
La tige d'un guéridon, en terme de Tourneur, est la partie du guéridon, qui prend depuis la pate jusqu'à la tablette. (D.J.)
TIGE, nom que les Horlogers donnent à l'arbre d'une roue ou d'un pignon, lorsqu'il est un peu mince ; c'est ainsi que l'on dit la tige de la roue de champ, de la roue de rencontre, etc. Voyez ARBRE, AISSIEU, AXE, etc.
TIGE, (Serrurerie) c'est la partie de la clé, comprise depuis l'anneau jusqu'au bout du panneton, elle est ordinairement ronde, quelquefois cependant en tiers-point.
TIGE, adj. terme de Blason, qui se dit des plantes et des fleurs représentées sur leurs tiges.
Le Fèvre d'Ormeson et d'Eaubonne à Paris, d'azur à trois lis au naturel d'argent, feuillés et tigés de synople.