S. m. (Histoire naturelle ancienne) matière propre à l'ourdissage, et plus précieuse que la laine. Les plus habiles critiques n'ont pas encore bien éclairci ce que les anciens entendaient par le bissus. Ils en ont seulement distingué de deux sortes : celui du Grec, qui ne se trouvait que dans l'Elide, et celui de Judée qui était le plus beau. L'auteur nous apprend que celui-ci servait aux ornements sacerdotaux, et même que le mauvais riche en était vêtu : mais comme sous les noms de bissus, les anciens ont confondu les cotons, les ouates, en un mot tout ce qui se filait et était plus précieux que la laine, il n'est pas aisé de dire au juste ce que c'était, et s'il ne s'en tirait pas du pinna marina, coquillage ou espèce de grande moule de deux pièces, larges, arrondies par en-haut, pointues par en-bas, fort inégales en dehors, d'une couleur brune et lisse en-dedans, tirant vers la pointe sur la couleur de nacre de perles, longues depuis un pied jusqu'à deux et demi, portant à l'endroit le plus large environ le tiers de leur longueur ; et garnies vers la pointe du côté opposé à la charnière, d'une houppe longue d'environ six pouces, plus ou moins, selon la grandeur du coquillage, composée de plusieurs filaments d'une soie fort déliée et brune, qui regardés au microscope, paraissent creux ; qui donnent quand on les brule, une odeur urineuse comme la soie ; et qu'Aristote qui les nomme bissus, ou soie, des coquilles qui les portent, nous dit qu'on peut filer : il n'y a donc guère de doute que cette soie n'ait été employée pour les habits des hommes riches dans un temps où la soie n'était que peu connue, et que les anciens ne l'aient nommée bissus, soit par sa ressemblance avec le bissus dont ils filaient des étoffes précieuses, soit qu'elle fût elle-même le bissus dont ils faisaient ces étoffes. Ce qu'il y a de certain, c'est que le bissus du pinna marina, quoique filé grossièrement, parait beaucoup plus beau que la laine, et approche assez de la soie : on en fait encore à présent des bas, et d'autres ouvrages qui seraient plus précieux, si la soie était moins commune. Pour filer le bissus, on le laisse quelques jours dans une cave, afin de l'amollir et de l'humecter ; puis on le peigne pour en séparer la bourre et les autres ordures ; après quoi on le fîle comme la soie.
(Histoire naturelle ancienne) c'est le nom particulier d'une sorte de marbre dont les veines approchent de la figure des serpens ; ce qui l'a fait appeler ainsi. Saumaise sur Solin, dit très-bien, ce sont des avances de rocher d'où l'on tire le marbre ophite. Ortelius a pris mal-à-propos ophictis petra pour le nom d'un lieu.
terre de, (Histoire naturelle ancienne) terre rouge-brune de Natolie, qu'on ne connait plus aujourd'hui.
Quand Voiture, dans ses entretiens avec Costar, dit plaisamment que les cordonniers ont été ainsi nommés parce qu'ils donnent des cors, il me rappelle l'étymologie sérieuse de Ménage, qui dérive sinople, terme de blason, de la terre de Sinope, qu'il suppose verte, et qui était d'un rouge-brun. Les anciens ont bien fait mention de la terre verte de Scio qu'ils estimaient beaucoup, mais non pas de la terre verte de Sinope. Je ne sais même si le mot prasinus dans Pline et dans Isidore signifie la couleur verte, que nous appelons sinople ; mais cela ne nous fait rien.
S. m. (Histoire naturelle ancienne) corps fossîle d'une qualité bien remarquable, s'il est vrai ce qu'en dit Théophraste et d'autres naturalistes, qu'on coupait le spinus en pièces, et qu'après l'avoir mis en tas à l'exposition du soleil, il prenait feu, s'allumait, et brulait encore mieux quand on l'humectait avec de l'eau. (D.J.)