(Histoire moderne) c'est le nom d'une dignité ou d'un grade militaire chez les Turcs. Les boluc-bassis, sont chefs de bandes, ou capitaines de cent janissaires : ils sont habillés et montés, et ils ont soixante aspres de paye par jour.
S. m. pl. (Histoire moderne) hérétiques mahométants opposés aux Schystes. Ils nient l'infaillibilité de la prophétie de Mahomet, soit en elle-même, sois relativement à eux ; parce qu'ils ne savent, disent-ils, si cet homme était inspiré, ou s'il le contrefaisait ; que, quand ils seraient mieux instruits, le don de prophétie n'ôtant point la liberté, leur prophète est resté maître pendant l'inspiration de l'altérer et de substituer la voix du mensonge à celle de la vérité ; qu'il y a des faits dans l'alcoran qu'il était possible de prévoir ; qu'il y en a d'autres que le temps a dû amener nécessairement ; qu'ils ne peuvent démêler dans un ouvrage aussi mêlé de bonnes et de mauvaises choses, ce qui est de Mahomet et ce qui est de Dieu ; et qu'il est absurde de supposer que tout appartienne à Dieu : ce que les Chavarigtes n'ont pas de peine à démontrer par une infinité de passages de l'alcoran, qui ne peuvent être que d'un fourbe et d'un ignorant. Ils ajoutent, que la prophétie de Mahomet leur était superflue, parce que l'inspection de l'univers leur annonçait mieux que tout son enthousiasme, l'existence et la toute-puissance de Dieu ; que quant à la loi établie avant lui, le don de prophétie n'ayant nulle liaison avec elle, elle n'a pu lui accorder le droit de lui en substituer une autre ; que ce que leur prophète a révélé de l'avenir a pu être de Dieu, mais que ce qu'il a dit contre la loi antérieure à la sienne, était certainement de l'homme ; et que les prophetes qui l'ont précédé, l'ont décrié, comme il a décrié ceux qui viendraient après lui, comme ceux-ci décrieront ceux qui les suivront : enfin ils prétendent que si la fonction de prophète devient un jour nécessaire, ce ne sera point le privilège de quelques-uns d'entr'eux ; mais que tout homme juste pourra être élevé à cette dignité. Voilà les contestations qui déchirent et qui déchireront les hommes qui auront eu le malheur d'avoir un méchant pour législateur, que Dieu abandonnera à leurs dérèglements, qu'il n'éclairera point de la lumière de son saint Evangile, et dont la loi sera contenue dans un livre absurde, obscur, et menteur. Voyez l'hist. otthom. et Moréri.
S. m. (Histoire moderne) en Angleterre est précisément la même chose que ce que nous appelons chambellan en France. Voyez CHAMBELLAN.
Le lord grand chamberlain d'Angleterre est le sixième des grands officiers de la couronne. Il est un des plus employés au couronnement du roi : c'est lui qui l'habille pour cette cérémonie, qui le deshabille après qu'elle est finie, et qui porte la plupart des ornements pour le couronnement. C'est à lui qu'appartient le lit du roi, tout l'emmeublement de sa chambre, tout l'habillement de nuit, et le bassin d'argent dans lequel il se lavait, avec les serviettes.
S. m. pl. (Histoire moderne) partie de la garde du Roi commandée par un capitaine qui a sous lui deux lieutenans, l'un français, et l'autre suisse. Dans les jours de cérémonie leur capitaine marche devant le Roi ; le capitaine des gardes du corps derrière. Au sacre le capitaine et les lieutenans sont vêtus de satin blanc, avec de la toîle d'argent dans les entaillures, et les suisses ont des casaques de velours. Cette milice a des juges de sa nation, et jouit des mêmes privilèges que les sujets nés du royaume : elle est exempte de toute imposition ; et ce privilège s'étend aux enfants et aux veuves : Voici l'ordre de sa marche. 1. Le capitaine ; 2. les deux lieutenans ; 3. le premier sergent ; 4 quatre trabans pour la défense particulière du capitaine ; 5. les caporaux ; 6. les anspessades ; 7. les tambours ; 8. les mousquetaires ; 9, deux trabans pour la défense de l'enseigne ; 10. deux tambours ; 11. l'enseigne ; 12. les piquiers ; 13. les mousquetaires de la seconde marche ; 14. les sous-lieutenans à la queue de la compagnie ; les autres sergens sur les ailes. Ils sont appelés cent-suisses, parce qu'ils forment une compagnie de cent hommes. Le P. Daniel prétend que cette compagnie est une garde militaire du Roi. En effet, les cent-suisses vont à la tranchée dans les sièges que le Roi fait en personne : alors au lieu de la halebarde, leur arme ordinaire, ils prennent le fusil. Les Suisses commencèrent en 1481 à être à la solde du Roi, à la place des francs-archers établis par Charles VII. Louis XI. les retint à la recommandation de son père, et en prit une compagnie pour la garde ordinaire de sa personne. Cette compagnie fut confirmée dans cette fonction par Charles VIII. en 1496 ; le capitaine qui la commande a le titre de capitaine-lieutenant. Voyez l'Etat de la France, l'Histoire de la Milice Française par le P. Daniel, et l'Abrégé chronologique de M. le président Hénault.