S. f. (Grammaire) voyez l'article CORRECT.

CORRECTION DU MIDI, en Astronomie : voici en quoi elle consiste. Les Astronomes, pour déterminer l'heure de midi, emploient les observations qu'ils appellent de hauteurs correspondantes, c'est-à-dire qu'ils observent avant midi le soleil à une certaine hauteur, et qu'ils attendent ensuite l'heure où ils observeront le soleil à la même hauteur après midi. L'instant milieu entre les deux observations détermine l'instant du midi. Cette méthode est analogue à celle dont on se sert pour déterminer la ligne méridienne sur un plan horizontal, en marquant deux points où l'ombre du style soit égale avant et après midi, et prenant le milieu entre ces deux points. Voyez LIGNE MERIDIENNE. Mais ces méthodes supposent que le soleil décrit chaque jour, par son mouvement apparent, un cercle exactement parallèle à l'équateur ; ce qui n'est pas rigoureusement vrai : car comme l'écliptique est oblique à l'équateur, et que le soleil avance chaque jour par son mouvement apparent d'environ un degré sur l'écliptique, il a chaque jour un petit mouvement en déclinaison ; d'où il est aisé de voir que dans deux instants également éloignés de l'instant de midi, l'un avant, l'autre après, il ne doit pas être exactement à la même hauteur ; qu'ainsi après avoir observé le soleil à deux hauteurs égales, et pris le milieu du temps écoulé, on n'a pas encore le vrai instant du midi, et qu'il faut une petite correction. Plusieurs astronomes ont résolu ce problème par des méthodes fort simples ; entr'autres M. de Maupertuis, dans son astronomie nautique, et M. Euler, dans les mém. de l'acad. de Petersb. tome VII. Mais leurs méthodes, quoique très-ingénieuses et très-simples, ont cet inconvénient, qu'elles supposent que la correction soit fort petite ; ce qui n'a plus lieu dans les pays où la hauteur du pôle est fort grande, c'est-à-dire qui sont fort près du pôle : car dans ces pays-là le soleil est presque toujours à la même hauteur sur l'horizon ; d'où l'on voit qu'une petite différence dans la hauteur doit en produire une fort grande dans l'heure. Il est donc nécessaire de trouver une méthode générale pour avoir la correction du midi à une hauteur quelconque ; et j'ai résolu ce problème dans les mém. de l'academ. de Berlin, 1747. Au reste, nous devons remarquer ici que notre méthode, quoique simple et facîle à pratiquer, est plus recommandable par sa généralité géométrique, que par le besoin qu'on en a. Car on ne fait guère d'observation dans la zone glacée ; et les pays qui seraient très-près du pôle nous sont entièrement inconnus. Mais en Géométrie et en Astronomie, il est toujours utîle d'avoir des méthodes générales, qui puissent ne pas manquer au besoin. (O)



CORRECTION, (Jurisprudence) Les pères ont droit de correction sur leurs enfants ; ils avaient même droit de vie et de mort sur eux par l'ancien droit Romain : mais cela a été réduit à une correction modérée. Ils peuvent néanmoins les faire enfermer jusqu'à l'âge de vingt-cinq ans dans quelque maison de correction, telle que celle de S. Lazare à Paris ; à moins que les pères ne soient remariés ; auquel cas ils ne le peuvent faire, non plus que les mères tutrices et autres tuteurs, sans une ordonnance du juge, lequel prend ordinairement l'avis des parents paternels et maternels à ce sujet. On peut voir au journal des aud. les arrêts des 9 et 13 Mars 1673, 14 Mars 1678, et 27 Octobre 1690, et celui du 30 Juillet 1699.

Les maris ont aussi droit de correction sur leurs femmes par l'ancien droit Romain : si le mari battait sa femme à coups de fouet, ce qui était une injure pour une femme ingénue, c'était une cause de divorce : mais par le dernier droit il est seulement dit que le mari qui le ferait sans cause, serait obligé de donner dès-lors à sa femme une somme égale au tiers de la donation à cause des noces. leg. VIIIe cod. de repud. Cette loi n'est point suivie parmi nous ; on en a sans doute senti l'inconvénient : bien des femmes se feraient battre pour augmenter leur douaire ou augment de dot. Le mari doit traiter sa femme avec douceur et avec amitié : cependant si elle s'oublie, il doit la corriger modérément : il peut même, s'il ne trouve point d'autre remède, la faire enfermer dans un couvent ; et si elle a eu une mauvaise conduite, la faire mettre dans une maison de correction. Mais s'il la maltraite à tort, soit de coups, soit de paroles, ce qui est plus ou moins grave selon la qualité des personnes, ces mauvais traitements sont une cause de séparation. Voyez SEPARATION.

Les maîtres ont aussi droit de correction sur leurs esclaves et domestiques, mais modérément. Le droit de vie et de mort que les Romains avaient anciennement sur leurs esclaves, fut abrogé par le droit du code, liv. IX. tit. XIVe l. 1. L'autentique ad hoc dit que le maître peut châtier ses esclaves plagis mediocribus. Parmi nous l'humanité met encore des bornes plus étroites à ce droit de correction.

Enfin les supérieurs des monastères ont droit de correction sur leurs religieux ou religieuses : ils n'ont cependant aucune juridiction ; c'est pourquoi ils ne peuvent infliger que des peines legeres, telles que le jeune, le fouet, le renfermement dans leur prison privée : il ne leur est pas permis de traiter leurs religieux avec inhumanité ; s'ils le font, leurs religieux peuvent s'en plaindre à leurs supérieurs, et même à la justice séculière, et demander d'être transférés dans un autre monastère. La justice séculière peut même d'office en prendre connaissance, lorsqu'il se passe quelque chose de grave, et y mettre ordre. (A)

CORRECTION DES COMPTES, voyez au mot COMPTES, à l'article des CORRECTEURS DES COMPTES. (A)

CORRECTION, figure de Rhétorique qui consiste à corriger ou à expliquer une expression, une pensée qu'on a déjà avancée : elle est très-propre à fixer ou à réveiller l'attention des auditeurs, comme dans cet endroit de Cicéron : Atque haec cives, cives inquam, si hoc nomine eos appelari fas est, qui haec de patriâ suâ cogitant. Pro Muren.

Il y a une sorte de correction par laquelle, loin de rétracter une pensée, on la rappelle de nouveau pour la confirmer davantage, la présenter avec plus de force et de véhémence, comme si on n'en avait pas d'abord assez dit. Telles sont ces paroles de J. C. touchant son précurseur, Matth. ch. XIe vers. 9. Qu'êtes-vous donc allés voir ? un prophète ? Oui certe, je vous le dis, et plus que prophète. On l'appelle autrement épanorthose. Voyez EPANORTHOSE. (G)

CORRECTION, (Pharmacie) voyez CORRECTIF.

CORRECTION, (Peinture) Voyez CORRECT (Peinture).

CORRECTION, terme d'Imprimerie qui s'entend de deux façons : on entend par ce mot les fautes corrigées sur une épreuve ; et l'on dit, s'il y en a beaucoup, voilà une feuille bien chargée de corrections. On entend encore par ce mot les lettres nécessaires pour corriger une épreuve ; et l'on dit lever sa correction dans une casse avant de corriger : distribuer sa correction après avoir corrigé.