v. act. (Grammaire) c'est ajouter à la longueur. On ralonge des manches, un habit, des jupes, etc. On ralonge une corde, une pièce de bois, une barre de fer. On ralonge le temps.
v. act. (Grammaire) c'est allumer derechef un feu qui s'est éteint. Il se dit au simple et au figuré. L'incendie qu'on croyait éteint se ralluma pendant la nuit. Sa passion s'est rallumée. Il est difficîle de rallumer l'amour de l'honneur, le sentiment de l'indépendance, le zèle de la liberté, dans des âmes qu'un long esclavage a avilies. La colere se rallume. L'esprit se rallume. Le discours se rallume. La querelle s'est rallumée. On pourra employer cette expression figurée dans toutes les occasions où la chose pourra se comparer au feu et à son action.
v. act. (Grammaire) ce verbe a plusieurs acceptions. On dit ramasser une pierre, son chapeau, ses gants, lorsqu'ils sont tombés ; et ramasser, c'est relever de terre. On dit ramasser des tableaux, des coquilles, des médailles ; et ramasser signifie recueillir, rassembler. On dit ramasser des soldats dans toutes les contrées ; et ramasser est synonyme à rassembler. On dit cet homme ramasse toutes les choses qui peuvent m'affliger ; où avez vous ramassé cet homme là, &c ?
v. act. (Grammaire) on dit cet officier a ramené plusieurs fois sa troupe à la charge ; alors c'est le reduplicatif d'amener ou conduire. On dit les bergers ramènent leurs troupeaux des champs ; et ramener signifie alors remettre à l'endroit d'où l'on est parti. C'est un correlatif d'amener dans ces phrases et autres, il a amené des marchandises de clinquaille, et il a ramené des vins. Il a encore une acception particulière, lorsqu'on dit, il commandait, dans cette action, huit cent hommes, dont il n'a ramené que deux cent. Le printemps ramène l'hirondelle. Un sage conseil ramène un homme à son devoir. Un juge habîle ramène les autres à son opinion. Il ne faut pas ramener tout à soi. C'est un esprit difficîle à ramener. J'ai ramené cette affaire de loin.
CONSONNE, (Grammaire) On nomme consonnes ramistes l'i et l'v, lorsqu'ils sont consonnes. Ce fut vers le milieu du XVIe siècle, qu'on commença à distinguer les j et les v consonnes, des i et u voyelles. Pierre Ramus ou de la Ramée, imagina cette distinction fort utîle dans notre orthographe, d'où ces deux lettres ont retenu le nom de consonnes ramistes. Il mit en usage cette invention dans sa grammaire latine, imprimée en 1557 ; ensuite Gilles Beys, libraire à Paris, ayant connu l'utilité des deux consonnes ramistes, les employa dans l'édition des commentaires de Claude Mignault, sur les épitres d'Horace, qu'il fit imprimer en 1584 chez Denys Duval. (D.J.)