S. m. (Langues) c'est le nom que l'on donne à la langue que parlent les indiens du Pérou ; elle fut répandue autrefois par les Incas dans toute l'étendue de leur empire pour faciliter le commerce, en donnant à leurs sujets une langue uniforme. Les Indiens de la campagne ne veulent point parler d'autre langue, mais ceux qui habitent les villes affectent de ne savoir que l'espagnol, et d'ignorer la langue quichoa.
S. m. (Langage) ces sortes d'équivoques et de pointes qu'on emploie trop communément dans les conversations, me paraissent encore plus insupportables que les proverbes ; cependant on croit montrer beaucoup d'esprit, quand pour désigner une personne qui est contrefaite dans sa taille, on dit, la fortune lui a tourné le dos. Le petit P. André prêchant un jour devant un grand prince, prit pour texte omnis caro foenum, et commença son sermon par s'écrier : foin de vous, monseigneur, foin de moi, foin de tous les hommes, omnis caro faenum. Si un diseur de bons mots est méprisable, que sera-ce qu'un diseur de méchants mots, un quolibétiste ? L'honnête homme doit écarter ce jargon qui sent la lie du peuple et la mauvaise éducation. Quand il n'y aurait pas de la facilité à trouver des quolibets, rien n'est plus ridicule que leur usage. Une fadaise difficîle ne laisse pas d'être une fadaise ; mais ces quolibets, ces équivoques, ces fades allusions, dont on trouve des magasins tout faits, ne servent qu'à confondre ceux qui s'y amusent avec les savetiers, qui d'ordinaire sont les rieurs de leur voisinage. (D.J.)
(Histoire des Langues) ou romance, et par quelques-uns romans ou romant ; c'était une langue composée de celtique et du latin, mais dans laquelle celle-ci l'emportait assez pour qu'on lui donnât les noms qu'on vient de dire. Ce fut elle qui fut en usage durant les deux premières races. Elle était nommée rustique ou provinciale par les Romains et par ceux qui leur succédèrent : ce qui semble prouver qu'elle n'était parlée que par le peuple et les habitants de la campagne. Les auteurs du roman d'Alexandre disent cependant qu'ils l'ont traduit du latin en roman.
(Histoire des Langues européennes) la langue saxonne est très-peu connue, et les monuments qui en restent, sont en petit nombre. Lorsque les Saxons eurent soumis les Bretons, et les eurent rendus comme étrangers dans leur propre pays, les conquérants méprisèrent bientôt eux-mêmes la langue qu'ils y avaient apportée. Dès l'année 652, dit un de leurs historiens, bien des gens de notre île furent envoyés dans les monastères de France, pour y être élevés, et pour apprendre la langue de ce pays là ; sous le règne d'Edouard le confesseur, il passa un grand nombre de Normands à sa cour, qui y introduisirent leur langue et leurs manières ; enfin après la conquête de Guillaume I. toutes les lois furent rendues en français, et tous les enfants apprirent le normand ; le caractère saxon dont on s'était servi dans tous les écrits, fut négligé, et dans le règne suivant, il devint si fort hors d'usage, qu'il n'y avait plus que de vieilles gens qui fussent en état de le lire.
(Histoire des Langues modernes) langue que l'on parlait à la cour après l'établissement des Francs dans les Gaules. Elle se nommait aussi Franctheuch, Théotiste, Théotique ou Thivil. Mais quoiqu'elle fût en règne sous les deux premières races, elle prenait de jour en jour quelque chose du latin et du roman, en leur communiquant aussi de son côté quelques tours ou expressions. Ces changements même firent sentir aux Francs la rudesse et la disette de leur langue ; leurs rois entreprirent de la polir, ils l'enrichirent de termes nouveaux ; ils s'aperçurent aussi qu'ils manquaient de caractères pour écrire leur langue naturelle, et pour rendre les sons nouveaux qui s'y introduisaient. Grégoire de Tours et Aimoin parlent de plusieurs ordonnances de Chilperic, touchant la langue. Ce prince fit ajouter à l'alphabet les quatre lettres grecques . c'est ainsi qu'on les trouve dans Grégoire de Tours. Aimoin dit que c'étaient , X, . et Fauchet prétend sur la foi de Pithou, et sur celle d'un manuscrit qui avait alors plus de cinq cent ans, que les caractères qui furent ajoutés à l'alphabet, étaient l' des Grecs, le , le , et le des Hébreux ; c'est ce qui pourrait faire penser que ces caractères furent introduits dans le Franctheuch pour des sons qui lui étaient particuliers, et non pas pour le latin à qui ses caractères suffisaient. Il ne serait pas étonnant que Chilpéric eut emprunté des caractères hébreux, si l'on fait attention qu'il y avait beaucoup de Juifs à sa cour, et entr'autres un nommé Prisc qui jouissait de la plus grande faveur auprès de ce prince.