S. m. (Commerce et Police) marchand qui achète le blé sur les greniers de campagne, pour le revendre dans les marchés des villes. Ce mot vient du vieux terme latin bladus, fruit ou semence. Il y avait une communauté de blatiers à Paris du temps de S. Louis, et ce prince leur donna des statuts. Il y a plus de trois siècles que ceux de cette ancienne communauté sont réduits à vendre à petite mesure, et ont été nommés regrattiers ou grainiers ; ceux qui font ce grand commerce se nomment marchands de grains. Le nom de blatiers n'est donc resté qu'à une cinquantaine de petits marchands forains qui vont avec des chevaux ou des ânes chercher le blé dans les campagnes, et qui l'amènent à somme dans les marchés des grandes villes.
Ce commerce a son avantage et son inconvénient pour le public. Les blatiers facilitent la vente des grains à ceux qui n'en ont qu'une petite quantité ; mais aussi ce grain qu'ils achetent, et sur lequel ils gagnent, revient plus cher entre les mains de celui qui doit le consommer. Il est de la bonne police d'avoir l'oeil sur ces petits commerçans, et de les empêcher de mêler les grains, de les falsifier et de les faire renfler ; ce qu'ils appellent blatrer.