(Droit romain) c'est-à-dire, citoyen attaché par esclavage à son créancier pour dettes. On appelait nexi chez les Romains ceux qui ayant contracté des dettes, et ne les pouvant acquitter au jour marqué, devenaient les esclaves de leurs créanciers, qui pouvaient non-seulement les faire travailler pour eux, mais encore les mettre aux fers, et les tenir en prison. Liber qui sua opera in servitute pro pecuniâ quam debet, dum solveret, dat, nexus vocatur, dit Varron.

La condition de ces débiteurs, appelés aussi addicti, était d'autant plus misérable, que leurs travaux et leurs peines n'entraient point en déduction de leurs dettes ; mais lorsqu'ils avaient payé, ils recouvraient avec la liberté tous leurs droits : car cette espèce d'esclavage était différente du véritable esclavage, en ce que les nexi pouvaient malgré leur maître se délivrer de la servitude, en payant leur dette, et en ce qu'ils n'étaient point regardés comme affranchis après être sortis de servitude, mais comme citoyens libres, ingenui, puisqu'ils ne perdaient pas la qualité de citoyen romain, pouvant même servir dans les légions romaines. Servus cùm manumittitur fit libertinus ; addictus, receptâ libertate, est ingenuus. Servus invito domino libertatem non consequitur ; addictus solvendo, citra voluntatem domini consequitur ; ad servum nulla lex pertinet. Addictus legem habet ; propria liberi, quae nemo habet nisi liber, praenomen, nomen, cognomen, tribuni habet haec addictus. Ce sont les termes de Quintilien.



Cette coutume fut en usage à Rome jusqu'à l'an 429, et elle donna occasion à bien des tumultes de la part des plébéïens : ils la regardaient comme une véritable tyrannie, qui obligeait les enfants mêmes à se rendre esclaves pour les dettes de leurs pères. Un jeune homme nommé Caïus Publilius ayant été maltraité cruellement, pour n'avoir pas voulu condescendre aux désirs infames de Lucius Papirius son maître, à qui il s'était donné comme esclave pour les dettes de son père : cui quùm se C. Publilius ob aes alienum paternum nexum dedisset, il excita la commisération des citoyens, et fut cause de la loi qui ordonnait que les biens des débiteurs répondraient à l'avenir de l'argent prêté ; mais que les personnes seraient libres. Pecuniae creditae bona debitoris, non corpus obnoxium effet. Ita nexi soluti, cautumque in posterùm ne necterentur, dit Tite-Live, lib. VIII. c. xxviij. (D.J.)