S. f. en général, est l'action par laquelle on détruit ou on anéantit une chose.

Ce mot est Latin, et quelques-uns le font venir du Grec, ἀπολλύω ou ἀπόλλυμι, détruire : mais d'autres le dérivent de ab et olere, comme qui dirait anéantir tellement une chose, qu'elle ne laisse pas même d'odeur.

Ainsi abolir une loi, un règlement, une coutume, c'est l'abroger, la révoquer, l'éteindre, de façon qu'elle n'ait plus lieu à l'avenir. Voyez ABROGATION, REVOCATION, EXTINCTION, etc.



ABOLITION, en terme de Chancellerie, est l'indulgence du prince par laquelle il éteint entièrement un crime, qui selon les règles ordinaires de la justice, et suivant la rigueur des ordonnances, était irrémissible ; en quoi abolition diffère de grâce ; cette dernière étant au contraire le pardon d'un crime qui de sa nature et par ses circonstances est digne de rémission : aussi les lettres d'abolition laissent-elles quelque note infamante ; ce que ne font point les lettres de grâce.

Les lettres d'abolition s'obtiennent à la grande chancellerie, et sont adressées, si elles sont obtenues par un gentilhomme, à une cour souveraine ; sinon à un bailli ou sénéchal. (H)