S. m. (Métaphysique et Théologie) Tertullien rapporte que Thalès étant à la cour de Crésus, ce prince lui demanda une explication claire et nette de la Divinité. Après plusieurs réponses vagues, le philosophe convint qu'il n'avait rien à dire de satisfaisant. Cicéron avait remarqué quelque chose de semblable du poète Simonide : Hieron lui demanda ce que c'est que Dieu, et il promit de répondre en peu de jours. Ce délai passé, il en demanda un autre, et puis un autre encore : à la fin, le roi le pressant vivement, il dit pour toute réponse : Plus j'examine cette matière, et plus je la trouve au-dessus de mon intelligence. On peut conclure de l'embarras de ces deux philosophes, qu'il n'y a guère de sujet qui mérite plus de circonspection dans nos jugements, que ce qui regarde la Divinité : elle est inaccessible à nos regards ; on ne peut la dévoiler, quelque soin qu'on prenne. " En effet, comme dit S. Augustin, Dieu est un être dont on parle sans en pouvoir rien dire, et qui est supérieur à toutes les définitions. " Les PP. de l'église, surtout ceux qui ont vécu dans les quatre premiers siècles, ont tenu le même langage. Mais quelqu'incompréhensible que soit Dieu, on ne doit pas cependant en inférer qu'il le soit en tout : s'il en était ainsi, nous n'aurions de lui nulle idée, et nous n'en aurions rien à dire. Mais nous pouvons et nous devons affirmer de Dieu, qu'il existe, qu'il a de l'intelligence, de la sagesse, de la puissance, de la force, puisqu'il a donné ces prérogatives à ses ouvrages ; mais qu'il a ses qualités dans un degré qui passe ce que nous en pouvons concevoir, les ayant 1°. par sa nature et par la nécessité de son être, non par communication et par emprunt ; 2°. les ayant toutes ensemble et réunies dans un seul être très-simple et indivisible, et non par parties et dispersées, telles qu'elles sont dans les créatures ; 3°. les ayant enfin comme dans leur source, au lieu que nous ne les avons que comme des émanations de l'Etre infini, éternel, ineffable.
(Théologie et Métaphysique) secte très-fameuse qui eut pour fondateur Fauste Socin, et qui fleurit longtemps dans la Pologne et dans la Transylvanie.
Les dogmes théologiques et philosophiques de ces sectaires ont été pendant longtemps l'objet de la haine, de l'anathème et des persécutions de toutes les communions protestantes. A l'égard des autres sectaires, s'ils ont également eu en horreur les Sociniens, il ne parait pas que ce soit sur une connaissance profonde et réfléchie de leur doctrine, qu'ils ne se sont jamais donné la peine d'étudier, vraisemblablement à cause de son peu d'importance : en effet, en rassemblant tout ce qu'ils ont dit du socinianisme dans leurs ouvrages polémiques, on voit qu'ils en ont toujours parlé sans avoir une intelligence droite des principes qui y servent de base, et par conséquent avec plus de partialité que de modération et de charité.