adj. pris sub. (Astronomie) cercle inventé dans l'ancienne Astronomie, pour expliquer l'excentricité, le périgée, et l'apogée des planètes. Voyez EXCENTRICITE, etc.

Comme l'on avait observé que les planètes sont différemment éloignées de la terre en différents temps ; on supposait que leur mouvement propre se faisait dans un cercle qui n'était pas concentrique à la terre ; et ce cercle excentrique était appelé déférent, parce que passant par le centre de la planète, il semblait la porter et la soutenir, pour ainsi dire, dans son orbite.



On supposait que ces déférents étaient inclinés différemment à l'écliptique, mais qu'aucun ne l'était au-delà de huit degrés, excepté celui du soleil qu'on plaçait dans le plan de l'équateur même, et qu'on supposait coupé par les déférents des autres planètes en deux endroits appelés nœuds.

Dans le système de Ptolomée, le déférent est aussi appelé déférent de l'épicycle, parce qu'il traverse le centre de l'épicycle, et semble le soutenir. Voyez ÉPICYCLE.

Il est évident qu'on expliquait assez bien par le moyen de ces cercles excentriques pourquoi les planètes étaient tantôt plus éloignées, tantôt plus proches de la terre : on aurait pu même s'en passer absolument dans le système des épicycles. Car supposant le déférent concentrique à la terre, et imaginant que la planète parcoure un épicycle dont le centre se meuve sur la circonférence du déférent ; il est évident que la planète sera le plus éloignée, lorsqu'elle sera au point le plus haut de l'épicycle, et le plus proche lorsqu'elle sera au point le plus bas. Aussi on n'a fait principalement usage des déférents excentriques que lorsqu'on a eu banni les épicycles, et qu'on a supposé que les planètes se mouvaient autour du soleil. Car comme alors on expliquait fort facilement les stations et rétrogradations des planètes, les épicycles que Ptolomée avait imaginés pour cela, devenaient inutiles ; mais il restait à expliquer l'excentricité, et les points de l'apogée et du périgée ; c'est ce qui fit imaginer que les planètes décrivaient autour du soleil des cercles excentriques. Kepler a depuis changé ces cercles en ellipses dont le soleil occupe le foyer commun, et M. Newton a fait voir par son système de la gravitation universelle, que les planètes devaient en effet décrire des ellipses autour du soleil, suivant les lois que Kepler avait indiquées. Voyez NEWTONIANISME, ATTRACTION, PLANETE, etc. (O)

DEFERENS, (Vaisseaux) Anat. Ce sont deux tuyaux du corps humain, blancs, fermes, et un peu aplatis, un à droite et un à gauche, qui naissent chacun de l'extrémité interne, ou de la queue de l'épididyme dont ils sont la continuation, et finissent enfin après un long cours par se déterminer aux vésicules séminales. Il faut en remarquer,

1°. La situation et le cours. Ils marchent parallèlement, sans pourtant communiquer ensemble, remontent avec les vaisseaux et les nerfs spermatiques, et entrent dans la cavité du bas-ventre, en passant par l'anneau du grand oblique. C'est alors qu'ils quittent les artères et veines spermatiques, pour se jeter du côté de la vessie ; ils rencontrent dans leur trajet l'artère ombilicale, derrière laquelle ils passent, ainsi que derrière l'uretère du même côté avec lequel ils croisent, se portent à la partie postérieure du cou de la vessie, et s'ouvrent chacun de leur côté dans le réservoir cellulaire qui porte le nom de vésicules séminales.

2°. Leur extrémité : elle se termine, comme je viens de dire, à la partie antérieure des vésicules séminales. Là elle s'unit en manière d'angle pour former avec les extrémités voisines des vésicules séminales une espèce de languette qui avance dans le canal, et qui fait l'office de soupape, c'est-à-dire qu'elle permet l'entrée de la liqueur séminale dans la vésicule, mais qu'elle ne permet pas de même le retour de cette liqueur dans le canal déférent.

3°. Leur substance qui est forte, presque semblable à celle d'un nerf, plus solide et plus ferme que celle des vaisseaux ordinaires.

4°. Leur cavité, qui au commencement et dans sa continuation, peut à peine recevoir une soie, s'élargit de plus en plus derrière la vessie, ensuite se retrécit à son extrémité, et ne laisse rien couler dans l'urethre, hormis dans les convulsions causées par les plaisirs de l'amour. Enfin quoique l'épaisseur du canal déférent soit aplatie, sa cavité est néanmoins cylindrique.

Voilà les principales singularités des vaisseaux- déférents, dont on peut voir la représentation, le cours et les contours, dans Vésale, dans Graaf, et dans Ruysch. Article de M(D.J.)

DEFERENT (Monnaie) est une marque que chaque directeur met sur sa monnaie, pour reconnaître les espèces de sa fabrication.

Il y a trois espèces de déférents ; celui de la monnaie, qui est ordinairement une lettre qui se place au bas de l'écusson ; celui du directeur, qui se place au bas de l'effigie, et celui du graveur, qui se met avant le millésime.

Le déférent des monnaies est constant en France, mais celui du directeur et du graveur sont arbitraires.

Déférents des hôtels des monnaies de France.