S. f. en Astronomie, est la même chose qu'époque, en Astronomie. Voyez EPOQUE, qui est beaucoup plus usité en ce sens.

Le mot ere, selon quelques-uns, vient du mot arabe arach ou erach, qui signifie qu'on a fixé le temps. D'autres croient qu'il vient des lettres initiales de l'époque des Espagnols : Ab Exordio Regni Augusti. (O)

ERE, (Chronologie) terme synonyme à celui d'époque, et qui désigne un temps fixe d'où on part pour compter les années chez différents peuples. Voyez EPOQUE. Nous ignorons l'origine du mot ere ; mais il est consacré aux époques particulières qui suivent. Ajoutons seulement sur cette matière, qu'on peut consulter Baronius, Calvisius, Kepler, Marsham, Onuphrius, Pétau, Pagi, Prideaux, Riccioli, Salian, Scaliger, Sigonius, Sponde, Vossius, Ussérius, etc. Article de M(D.J.)



ERE DES ABYSSINS, voyez ERE DE DIOCLETIEN, qui est l'ère dont les Abyssins se servent.

ERE ACTIAQUE, (Chronologie) époque des Egyptiens, qui a pris son nom de la bataille d'Actium, que l'armée d'Auguste commandée par Agrippa gagna contre Marc-Antoine l'an 723 de la fondation de Rome, et qui entraina l'année suivante la conquête de toute l'Egypte.

C'est à cette conquête que l'ère actiaque doit son origine, suivant l'ordonnance des Romains qui fut ponctuellement exécutée. En effet on se servit depuis ce moment-là de cette époque en Egypte, jusqu'à la première année du règne de Dioclétien qui tombe à l'an 284 de J. C. Alors l'ère actiaque changeant de nom, fut appelée l'ère de Dioclétien, et par les chrétiens de ce pays-là, l'ère des martyrs ; parce que ce fut sous le règne de cet empereur qu'arriva la dixième persécution de l'Eglise, où tant de martyrs scellèrent de leur sang la vérité de leur religion.

Quoique l'ère actiaque tirât sa dénomination de la bataille d'Actium, elle ne commença pourtant que le 29 Aout de l'année suivante, et l'on fixa ce jour-là, parce que c'était le premier jour du mois de Fhoth qui faisait de temps immémorial le premier jour de l'an des Egyptiens. D'ailleurs les Romains trouvèrent le 29 Aout d'autant plus propre à régler le commencement de la nouvelle ere d'Egypte, qu'ils avaient réduit ce royaume sous leur joug vers la fin du mois d'Aout.

C'est aussi pourquoi le sénat changea par un decret l'ancien mois de Sextilis en celui d'Augustus, et il ne s'en tint pas à cette seule marque de bassesse et de flatterie pour l'empereur. Mais sans nous y arrêter, admirons le sort des choses humaines ! Octave par la victoire d'Actium enlève l'empire du monde à Antoine, et ce fut la postérité d'Antoine qui dans la suite jouit de cet empire, du moins pendant quelque temps, tandis que celle d'Auguste ne parvint jamais à le posséder, sic vos non vobis.... Voyez M. Prideaux, qui entre dans de plus grands détails. Article de M(D.J.)

ERE D'ALEXANDRE, voyez ERE PHILIPPIQUE.

ERE D'ANTIOCHE, (Chronologie) cette époque dont se servent plusieurs écrivains ecclésiastiques, commençait 49 ans avant J. C. en la 4e année de la 182e olympiade, l'an 705 de Rome. Ce fut aussi la première année de la dictature de Jules-César, et celle de la liberté de la ville d'Antioche. Quelques auteurs fixent cette ere d'après l'autorité de Scaliger à la 48e année avant J. C. mais on prétend qu'ils se trompent. Voyez Pagi, dissert. de periodo Graeco-romana ; Pétau, de doct. Temp. l. X. cap. lxij. Riccioli, chronol. reform. l. III. cap. XIe p. 1. Article de M(D.J.)

* ERE ARMENIENNE, qui est encore en usage parmi les Arméniens. Elle commence le 9 Juillet de l'an du monde 4501, ou après la naissance de J. C. 552.

ERE DES ARABES, voyez HEGIRE.

ERE DE LA CAPTIVITE, elle commence au temps où Nabuchodonosor conduisit à Babylone Jéchonias avec 18000 Juifs d'élite, l'an du monde 3349.

* ERE CHALDAÏQUE, Ptolomée en a fait mention, elle commence au 26 Septembre, de l'an du monde 3639.

ERE-CHRETIENNE, (Chronologie) Elle commence au premier jour de Janvier après la naissance de J. C. dont personne ne sait aujourd'hui l'année.

L'opinion commune de l'église catholique romaine la met au 25 Décembre 753 de la fondation de Rome. Sur quoi il faut remarquer qu'il y a au moins huit opinions différentes touchant l'année de la naissance de N. S.

La première opinion suppose cette naissance en l'année 748 de la fondation de Rome, sous le consulat de Loelius Balbus, et d'Antistius Verus : c'est l'idée de Kepler.

La seconde opinion la met en l'année 749 de Rome, sous le consulat de l'empereur Auguste avec Cornelius Sylla : le P. Petau, Jésuite, est entr'autres de ce sentiment.

La troisième opinion est de ceux qui croient que J. C. naquit l'an de Rome 750, sous le consulat de Calvisius Sabinus et de Passienus Rufus : c'est l'avis de Sulpice Sévère, etc.

La quatrième opinion est de ceux qui pensent que le Sauveur du monde est né l'an 751 de Rome, sous le consulat de Cornelius Lentulus, et de Valerius Messalinus : le cardinal Baronius, Sponde, Scaliger et Vossius sont du nombre de ceux qui goutent cette idée.

La cinquième opinion place la naissance du Messie en l'année 752 de Rome, sous le consulat d'Auguste avec Plantius Silvanus : le P. Salian, Onuphrius, etc. suivent cette conjecture.

La sixième est la commune qui fixe la naissance de J. C. en l'année 753 de la fondation de Rome, sous le consulat de Cornélius Lentulus et de Calpurinus Piso : c'est le sentiment de Denys le Petit, de Bede, etc. et l'Eglise romaine l'a autorisé par son martyrologe, le breviaire, et l'ancien calendrier.

La septième est de ceux qui tiennent pour l'an de Rome 754, comme George Hervat, etc.

La huitième est de ceux qui prétendent que le Sauveur naquit l'an 756 de Rome, deux ans plus tard que l'époque commune : Paul de Middelbourg a été de ce sentiment, qui est universellement rejeté.

Cette diversité d'opinions vient des difficultés qu'il y a sur l'année de la mort d'Herode, qui vivait encore lorsque J. C. vint au monde, in diebus Herodis, Matth. ch. IIe sur le commencement de l'empire d'Auguste, dont on croit que c'était la quarante-deuxième année, et de celui de Tibere la quinzième année, anno 15 imperii Caesaris, Luc. ch. IIIe sur l'année du dénombrement du peuple romain sous Cyrénius ou Quirénius, gouverneur de Syrie, dont il est parlé en S. Luc, ch. IIe Voyez DENOMBREMENT.

On trouve à tous ces égards les auteurs fort partagés : les uns mettent la mort d'Hérode l'an 754 de Rome, et les autres quelques années auparavant : les uns commencent le règne d'Auguste à la mort de César, d'autres à son premier consulat : les uns font commencer l'empire de Tibere après la mort d'Auguste, et les autres deux ans auparavant, parce que, disent-ils, il était alors collègue d'Auguste. Il y a eu plusieurs dénombrements sous ce prince, et on a de la peine à fixer l'année de celui dont il est fait mention dans S. Luc.

Telles sont les causes qui ont produit les différentes opinions sur le temps de la naissance de J. C. quoique dans l'usage on suive l'année de l'époque vulgaire.

Remarquons d'ailleurs que les anciens Peres de l'Eglise n'ont pas commencé de marquer les années par la naissance de J. C. ils se servaient d'autres époques : ceux du patriarchat d'Alexandrie prenaient la leur de l'ère actiaque, ou du jour de la bataille d'Actium : les chrétiens d'Egypte lui substituèrent l'ère qu'ils appelèrent dioclétienne, autrement dite des Martyrs. Enfin les autres chrétiens comptaient leurs années, ou de la fondation de Rome, ou d'après les fastes consulaires, ou selon la manière des peuples, au milieu desquels ils vivaient.

Denys, surnommé le Petit, né en Scythie, et qui demeurait à Rome sous le titre d'abbé, au commencement du VIe siècle, crut qu'il n'était pas honorable à des chrétiens de compter leurs années du règne d'un tyran qui avait fait périr inhumainement tant de fidèles ; mais qu'il était plus à-propos de fixer une époque de la naissance de celui pour lequel les Chrétiens avaient si constamment versé leur sang. Il fit pour cet effet un cycle paschal, et en assigna le jour au 25 Décembre de l'an de Rome 753, pour commencer à compter l'an premier de l'ère chrétienne, au mois de Janvier 754 du consulat de C. César et de Paul Emile. Cette ere fut généralement approuvée par les Chrétiens, peu d'années après qu'elle fut introduite, c'est-à-dire vers l'an 527 : elle n'eut pourtant sa vogue entière qu'environ cent ans après, sous Charles Martel, au commencement du VIIe siècle que l'église latine la suivit, et on l'appela depuis universellement l'ère vulgaire.

Il est néanmoins vrai que cette ere commença trois ou quatre ans plus tard que la véritable naissance de N. S. et que Denys le Petit s'est trompé environ de cet espace de temps dans la fixation de son époque. Sans en discuter ici les preuves, je dirai seulement que M. Vaillant le père a fait voir en particulier, par des médailles de Quintilius Varus et d'Antipas fils d'Hérode, que la naissance de J. C. assignée par l'Eglise au 25 de Décembre, doit être placée dans la 749e année de Rome, puisque Josephe rapporte la mort d'Hérode à la fin de Mars de l'an 750 de la fondation de cette ville.

Quoi qu'il en soit de l'opinion de M. Vaillant, fondée sur ses médailles, il ne faut pas s'étonner si tant de personnes éclairées ignorent les choses les plus cachées, puisqu'elles ne savent pas les plus communes. Les Chrétiens ne parlent que de la mort de J. C. tandis qu'ils en ignorent réellement l'année, de même que celui de sa naissance. La connaissance qu'on pouvait avoir de l'une et de l'autre s'est perdue peu-à-peu, et l'on est enfin venu à n'en savoir plus les dates. Article de M(D.J.)

ERE DE DIOCLETIEN, (Chronologie) Epoque qui commença la première année de l'empire de Dioclétien, c'est-à-dire l'an 284 après la naissance de J. C. c'est la même que celle qu'on appela l'ère des Martyrs. Voyez ci-devant ERE ACTIAQUE. Article de M(D.J.)

* ERE D'EDESSE, c'est la même que l'ère d'Alexandre.

ERE D'ESPAGNE, (Chronologie) Cette époque des Espagnols commence 38 ans avant l'ère chrétienne : elle est d'un grand usage dans l'histoire d'Espagne, même dans celle de la partie méridionale des Gaules, et dans une grande partie de l'Afrique. Pierre IV. roi d'Aragon abolit cette ere dans ses états l'an 1350 de J. C. on en usa de même dans le royaume de Valence en 1358, aussi-bien qu'en Castille en 1383 : enfin le roi Jean I. l'abolit en Portugal en 1415. Article de M(D.J.)

* ERE GELALEENNE, c'est l'ère que les Persans suivent aujourd'hui : elle commence au 14 de Mars de l'an de J. C. 1079.

* ERE DES GRECS, dont il est fait mention au premier livre des Macchabées ; elle commence au 13 Mars de l'an du monde 3638.

* ERE DES HASMONEENS, elle commence au temps où Simon délivra entièrement Jérusalem de la domination des Syriens, ou le 16 Mai de l'an du monde 3808.

* ERE DE L'HEGIRE que suivent les Turcs ; elle commence au temps où Mahomet se sauva de la Meque, ou le 15 Juillet de l'an de J. C. 622.

* ERE JEZDEGERDIQUE, en usage parmi les Persans ; elle commence au temps où Osmarin, général des Sarrazins, défit et tua Jezdegerd roi des Persans, ou le 16 Juin de l'an de J. C. 632.

* ERE DES JUIFS, celle qu'ils suivent encore aujourd'hui, commence au 3 Octobre de la 189e année du monde.

* ERE JULIENNE ; elle commence à la correction du temps ou du calendrier, ordonnée par Jules-César l'an du monde 3905.

* ERE DE LAODICEE ; elle commence l'an du monde 3900.

* ERE DU MONDE. Voyez ce qui a été dit à l'ère chrétienne.

* ERE DES MARTYRS. Voyez ERE DE DIOCLETIEN.

* ERE DE NABONASSAR, (Chronologie) fameuse époque astronomique dont se sont servis Ptolomée, Censorin, et autres auteurs. Elle a commencé la septième année de la fondation de Rome, la seconde de la huitième Olympiade, 747 avant J. C. c'est-à-dire avant le commencement de l'ère vulgaire, et l'an 3967 de la période julienne.

Ce fut alors que l'ancien empire des Assyriens, ayant pris fin à la mort de Sardanapale ; après avoir eu la domination de l'Asie pendant plus de 1300 ans, il se forma de ses débris deux empires, l'un fondé par Arbaces, gouverneur des Medes, qui établit son siège à Ninive, et l'autre par Bélésis, gouverneur de Babylone, qui conserva pour lui cette ville, la Chaldée et l'Arabie : voilà les deux empires qui ont détruit les royaumes d'Israel et de Juda. Bélésis est le même que Nabonassar, du règne duquel commença l'époque dont il s'agit ici, nommée ere de Nabonassar. Ce prince est appelé dans l'Ecriture (Isaïe 39. 1.) Baladan, père de ce Moradac ou Mordace Empadus, qui envoya des ambassadeurs au roi Ezéchias pour le féliciter sur sa convalescence. Article de M(D.J.)

* ERE DES OLYMPIADES, elle fut longtemps en usage chez les Grecs ; elle commençait au 23 Juillet de l'an du monde 3174.

* ERE DES PATRIARCHES ou DES PELERINAGES, elle commence au temps où Abraham quitta Haran, l'an du monde 2023 : on rapporte à cette époque plusieurs faits particuliers de la Bible.

* ERE PHILIPPIQUE, (Chronologie) époque particulière à l'Egypte.

Dès que Aridée, frère bâtard d'Alexandre le Grand, déclaré roi, eut changé son nom en celui de Philippe, on appela ere philippique la suite des années, dont celle de la mort d'Alexandre est la première. Cette ere ne commença pas au jour de la mort d'Alexandre, mais au jour de l'année où ce conquérant mourut, c'est-à-dire à notre 12 de Novembre de l'an 323 avant J. C. A l'ère philippique succéda l'ère actiaque, l'an 724 de Rome ; et à cette dernière l'ère de Dioclétien, l'an 284 de J. C. Pour entendre en gros l'histoire d'Egypte, il faut se rappeler la succession des diverses eres qui ont eu cours dans ce pays-là, et y appliquer les faits, afin d'éviter la confusion : le reste de cette histoire est un abîme. Article de M(D.J.)

L'ere philippique commence au 12 Novembre, ce jour étant le premier de l'année vague égyptienne. C'est de cette époque que Théon, Albategnius, etc. se sont servis. On peut observer qu'entre les deux eres de Nabonassar et la mort d'Alexandre, il s'est écoulé précisément 424 années égyptiennes.

* ERE DE ROME, elle commence au temps de la fondation de cette ville par Romulus, ou le 21 Avril de l'année 3190 du monde.

ERE DES SELEUCIDES, (Chronologie) Cette époque très-célèbre, et qu'on appelait en Orient les années des Grecs, est fixée vers l'équinoxe d'automne de l'an 312 avant J. C. et de la période julienne 3402.

C'est à l'entrée du sage et brave Seleucus dans Babylone, après la défaite de Nicanor, l'an 312 avant J. C. que commença l'ère fameuse des Seleucides, cette ere dont tout l'Orient, Payens, Juifs, Chrétiens, Mahométans, se sont servis. Les Juifs la nomment autrement à-la-vérité ; ils l'appellent l'ère des contrats, parce que, lorsqu'ils tombèrent sous le gouvernement des rois Syro-Macédoniens, ils furent obligés de l'employer dans toutes les dates des contrats et des autres pièces civiles. Cependant ils s'y accoutumèrent si bien, que plus de 1000 ans encore après J. C. ils n'avaient point encore d'autres époques : ce ne fut qu'alors qu'ils s'avisèrent de compter les années depuis la création du monde, comme ils font aujourd'hui. Tant qu'ils restèrent en Orient, ils suivirent la coutume des nations d'Orient, où l'on marquait les années par cette ere ; mais quand vers l'an 1040 ils en furent chassés et obligés de se jeter dans l'Occident, et de s'établir en Espagne, en France, en Angleterre et en Allemagne, ils apprirent de quelques chronologistes chrétiens à compter depuis la création du monde.

La première année de cette ere de la création, selon leur compte, tombe sur l'an 953 de la période julienne, et commence à l'équinoxe d'automne ; mais, selon Scaliger, la véritable année de la création du monde tombe 189 ans, et selon d'autres 249 ans plus tôt que les Juifs ne la mettent dans leur ere : quoi qu'il en sait, cette ere des contrats n'est pas encore tout à fait hors d'usage parmi eux.

Les Arabes la nomment taric dilcarnain, l'ère du bicornu ou de l'homme à deux cornes. Les auteurs qui veulent que cette ere regarde Alexandre se trompent, puisqu'elle ne commence que douze ans après la mort de ce prince, savoir au temps du rétablissement de Seleucus à Babylone : il faut donc chercher l'origine de taric dilcarnain dans la personne de Seleucus, qui effectivement, au rapport d'Appien, était si fort ou si adroit, qu'en prenant un taureau par les cornes il l'arrêtait tout court ; ce qui avait donné lieu aux Sculpteurs de la représenter ordinairement avec deux cornes de bœuf à la tête.

Les deux livres des Macchabées (I. Macch. j. 10. 11.) l'appellent l'ère du royaume des Grecs, et tous deux l'emploient dans leurs dates ; avec cette différence pourtant, que le premier de ces livres la fait commencer au printemps, et l'autre à l'automne de la même année. Le calcul de ce dernier se trouve par-là être le même que celui qu'ont suivi les Syriens, les Arabes, les Juifs, en un mot tous ceux qui se servaient autrefois de cette ere, ou qui l'emploient encore aujourd'hui, à la réserve des seuls Chaldéens ; car ces derniers ne regardant pas Seleucus comme bien établi à Babylone, avant le printemps de l'année suivante, ils ne fixèrent l'ère des Séleucides qu'à cette époque, d'où vient que toutes les années de cette ere commençaient aussi parmi eux dans la même saison.

Je ne déguiserai point qu'il y a dans la manière de compter des deux livres des Macchabées quelque chose d'assez surprenant, dont aucun critique, que je sache, n'a jamais rendu raison, ni le célèbre Uscher, ni le savant Prideaux lui-même. Les dates du premier livre des Macchabées précèdent d'un an entier celles du style de Chaldée ; et celles du second livre des Macchabées ne précèdent le style de Chaldée que de six mois. On sait bien que dans l'ère des Séleucides le style de Chaldée et de Syrie différaient, en ce que le style de Chaldée commençait six mois après celui de Syrie au printemps suivant : mais d'où vient la différence des styles qui est entre le premier et le second livre des Macchabées, et d'où vient même que le premier livre des Macchabées est le seul qui fasse commencer l'ère des Séleucides un an entier avant le style des Chaldéens ? Article de M(D.J.)

* ERE DE SYRACUSE, elle commence au temps où Timoléon rétablit les affaires des Syracusains, où l'an du monde 3607.

* ERE DE TROYE, elle commence à la prise de cette ville, ou l'an du monde 2766.

* ERE DES TURCS. Voyez ERE DE L'HEGIRE.

* ERE DES TYRIENS, elle commence au temps où ces peuples recouvrèrent leur liberté, ou l'an du monde 3825.