ou ITEGUE, s. f. (Histoire moderne) c'est le titre que l'on donne en Ethiopie ou en Abissinie à celle que le Negus ou empereur a choisi pour épouse. Ce titre répond à celui de reine ou d'impératrice. Elles sont choisies parmi les filles des grands du royaume. Aussi-tôt que le souverain a jeté les yeux sur celle qu'il veut honorer de sa couche, on l'ôte à ses parents, et on la met dans la maison de quelques-uns des princes du sang royal. Là l'empereur lui rend visite, pour s'assurer par lui-même de ses qualités. S'il est content de cet examen, il la conduit à l'église, où elle assiste avec lui à l'office divin, et reçoit la communion ; après quoi il la mène à sa tente, où l'abuna ou patriarche des Abissins donne aux époux la bénédiction nuptiale. L'épouse n'est point encore pour cela déclarée reine : elle demeure dans une tente séparée, jusqu'à ce qu'il plaise à son époux de procéder à la cérémonie de son installation. Alors on assemble les grands de la cour, l'épouse est admise dans la tente du souverain, et un de ses aumoniers déclare au peuple que l'empereur a créé son esclave reine. Alors elle prend le titre d'itegue ou d'ethie, que quelques auteurs rendent par celui d'altesse.
ou JEM, (Histoire moderne) la troisième partie du cycle duodénaire des Cathaïens et des Turcs orientaux. Ce cycle comprend les vingt-quatre heures du jour et de la nuit. Ils ont un autre cycle de douze ans dont le jam ou jem est aussi la troisième partie. Jam ou jem signifie léopard. Les autres parties du cycle portent chacune le nom d'un animal. D'Herbelot, Biblioth. orientale.
ou JAQUIR, s. m. (Histoire moderne) c'est ainsi que l'on nomme dans l'empire du mogol un domaine ou district assigné par le gouvernement, soit pour l'entretien d'un corps de troupes, soit pour les réparations où l'entretien d'une forteresse, soit pour servir de pension à quelque officier favorisé.
S. m. (Histoire moderne) secrétaire ou contrôleur. En Turquie toutes les dignités ont leur chécaya et leur jaizi. Le jaizi de l'imbro-orbassi est grand écuyer sur le registre ou contrôle des écuries.
S. m. (Histoire moderne) c'est ainsi que les Turcs nomment un temple privilégié pour les dévotions du vendredi, qu'ils appellent jumanamazi ; et qu'il n'est pas permis de faire dans les petites mosquées appelées meschids. Un jami bâti par quelque sultan est appelé jami-selatyn ou royal. Voyez Cantemir, Hist. Ottomane.