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- Écrit par : Jean-Jacques Rousseau (S)
- Catégorie : Gouvernement
On devient membre ou sujet d'un état en deux manières, ou par une convention expresse, ou par une convention tacite.
Si c'est par une convention expresse, la chose est sans difficulté ; à l'égard du consentement tacite, il faut remarquer que les premiers fondateurs des états, et tous ceux qui dans la suite en sont devenus membres, sont censés avoir stipulé que leurs enfants et leurs descendants auraient, en venant au monde, le droit de jouir des avantages communs à tous les membres de l'état, pourvu néanmoins que ces descendants, parvenus à l'âge de raison, voulussent de leur côté se soumettre au gouvernement, et reconnaître l'autorité du souverain.
- Clics : 1620
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- Écrit par : Louis de Jaucourt (D.J.)
- Catégorie : Gouvernement
On donne en général le nom de sédition, à toutes les grandes assemblées qui se font sans la permission des magistrats, ou contre l'autorité des magistrats, ou de ceux qui s'attribuent cette autorité. Athalie et Jézabel étaient bien plus près de crier à la trahison que David ; et nous n'en citerons point d'autres exemples.
Il serait inutîle de chercher un gouvernement dont la constitution soit telle, qu'on puisse s'assurer qu'il ne sera point exposé à des séditions, des troubles et des guerres civiles. Quelque grands que soient ces malheurs, la félicité opposée nous est refusée dans cette vie, et nous n'en jouirons que dans l'autre.
- Clics : 964
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- Écrit par : Louis de Jaucourt (D.J.)
- Catégorie : Gouvernement
Que le monarque, dit-il, n'ait point de crainte, il ne saurait croire combien on est porté à l'aimer. Eh ! pourquoi ne l'aimerait-on pas ? Il est la source de presque tout le bien qui se fait, et presque toutes les punitions sont sur le compte des lais. Il ne se montre jamais au peuple qu'avec un visage serein : sa gloire même se communique à nous, et sa puissance nous soutient. Une preuve qu'on le chérit, c'est qu'on a de la confiance en lui, et que lorsqu'un ministre refuse, on s'imagine toujours que le prince aurait accordé, même dans les calamités publiques : on n'accuse point sa personne, on se plaint de ce qu'il ignore, ou de ce qu'il est obsédé par des gens corrompus. Si le prince savait, dit le peuple : ces paroles sont une espèce d'invocation.
- Clics : 1314
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- Écrit par : Louis de Jaucourt (D.J.)
- Catégorie : Gouvernement
Un dictionnaire des divers supplices, pratiqués chez tous les peuples du monde, ferait frémir la nature ; c'est un phénomène inexplicable que l'étendue de l'imagination des hommes en fait de barbarie et de cruauté.
Gouverner par la force des supplices, c'est vouloir faire faire aux supplices ce qui n'est pas en leur pouvoir, je veux dire, de donner des mœurs. Les supplices retranchent bien de la société un citoyen qui ayant perdu ses mœurs, viole les lois ; mais si le monde, ou si la plus grande partie d'un état a perdu ses mœurs, les supplices les retablissent-ils ? Ils arrêteront, je l'accorde, plusieurs conséquences du mal général, mais ils ne corrigeront pas ce mal.
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- Écrit par : Louis de Jaucourt (D.J.)
- Catégorie : Gouvernement
The patrio is one
Who makes the welfare of mankind, his care,
Tho' still by faction, vice, aud fortune crost,
Shall find the generous labour was not lost.
Servir sa patrie n'est point un devoir chimérique, c'est une obligation réelle. Tout homme qui conviendra qu'il y a des devoirs tirés de la constitution de la nature, du bien et du mal moral des choses, reconnaitra celui qui nous oblige à faire le bien de la patrie, ou sera réduit à la plus absurde inconséquence. Quand il est une fois convenu de ce devoir, il n'est pas difficîle de lui justifier que ce devoir est proportionné aux moyens et aux occasions qu'il a de le remplir, et que rien ne peut dispenser de ce qu'on doit à la patrie tant qu'elle a besoin de nous, et que nous pouvons la servir.
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